La mission ARM quelque peu chamboulée, la Nasa prévoit désormais de prélever un rocher à la surface d'un astéroïde plutôt que de « l'hélitreuiller » jusqu'à l'orbite lunaire.
Parce qu’ils étaient trop compliqués, sûrement trop coûteux aussi, la Nasa a changé les plans de la mission ARM (Asteroid Redirect Mission) qui consistait à tracter un astéroïde afin de le placer en orbite autour de la Lune. En lieu et place de quoi, elle a décidé d’envoyer une sonde aux bras robotisés pour qu’elle prenne un gros bout de caillou (de quatre mètres) d’un astéroïde puis qu’elle le ramène dans une zone où les astronautes pourront venir l’étudier vers 2025.
La mission répond à différents objectifs. Celui de mieux connaître les systèmes de vol qui permettront aux astronautes de se diriger vers des destinations lointaines. Mais aussi de tester le moteur à propulsion solaire-électrique actuellement en production, censé permettre « de consommer moins de carburant, de voyager loin, plus vite et moins cher que n’importe quelle autre technologie ». Ce serait donc un passage conduisant à d’autres missions plus ambitieuses (voyage sur Mars ?). Et bien sûr d’étudier le morceau d’astéroïde avec les outils scientifiques et d’en rapporter des échantillons.
Il s’agit également pour les chercheurs d’observer l’effet de la sonde sur l’astéroïde. Sa présence aura-t-elle une incidence sur sa trajectoire, ou autrement dit placer un objet autour d’astres rocheux peut-il dévier leurs courses ? Sans qu’il y ait de contact, la force gravitationnelle exercée par la sonde pourrait attirer l’astéroïde. À terme, cela pourrait devenir une méthode de déviation en cas de risques de collisions avec la Terre. Une menace susceptible de se présenter d’ici une centaine d’années.
Le choix de l’astéroïde n’est pour le moment pas encore arrêté. Les scientifiques seraient en balance entre trois candidats Itokawa, Bennu et 2008 EV5 tout en se laissant une marge de réflexion jusqu’en 2019, un an avant que la sonde ARM ne soit envoyée dans l’espace. Il est probable qu’un meilleur candidat soit trouvé d’ici là. Le système de détection des astéroïdes de la Nasa, en effet, se perfectionne d’année en année. En 2011, elle ne décelait que 893 petits astéroïdes (moins d’un kilomètre de largeur) ayant une orbite croisant à un moment celle de la Terre, contre 1 472 en 2014. Qu’en sera-t-il en 2019 ?
Par Sébastien Tribot
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