La fusée Delta 2 de la société United Launch Alliance transportant le satellite SMAP (Soil Moisture Active Passive Mission) s’est arrachée de son pas de tir de la base militaire Vandenberg en Californie à 14H22 GMT, avant le lever du soleil.
SMAP s’est séparé du second étage du lanceur 57 minutes plus tard, à 15h18 GMT, pour se placer, avant de déployer ses antennes solaires, sur une orbite provisoire de 661 à 683 km. Il se mettra ensuite sur une orbite polaire définitive à 685 km d’altitude et effectuera une rotation de la Terre toutes les 98,5 minutes.
Le satellite, qui est doté de deux instruments, un radiomètre et un radar, doit effectuer des mesures très précises de l’eau et de la glace contenue dans les sols.
Cette mission permettra d’établir une carte d’une résolution sans précédent de l’humidité à la surface de la Terre au moins tous les deux à trois jours, ce qui permettra de mieux prédire les sécheresses et les risques d’inondation.
Le degré hygrométrique des sols, comme celui de l’air, joue un rôle important dans les prévisions météorologiques et dans la compréhension des cycles de l’eau ainsi que dans la dynamique du changement climatique, expliquent les scientifiques de la Nasa.
Tous les sols émettent des micro-ondes, dont l’intensité varie en fonction de la quantité d’humidité qu’ils contiennent.
Ainsi, plus le sol est sec, plus les émissions de micro-ondes sont grandes. Inversement, plus il est humide, moins il contient d’énergie.
Le radiomètre mesure ces radiations de micro-ondes, ce qui permet aux scientifiques de calculer le degré hydrique des sols.
« Le récepteur à bord du satellite est extrêmement sensible », explique Jeff Piepmeier, responsable du radiomètre au centre des vols spatiaux Goddard de la Nasa à Greenbelt dans le Maryland (est).
« Si on pouvait mettre un téléphone portable sur la Lune fonctionnant sur la même fréquence que le récepteur du satellite –une grande antenne– nous pourrions voir le portable s’allumer et s’éteindre », précise-t-il.
SMAP est une mission de 916 millions de dollars qui devrait durer trois ans ou plus. Il s’inscrit dans un programme plus large de projets de sciences de la Terre dans l’espace pour mieux comprendre le changement climatique et la montée du niveau des océans ainsi que l’état des réserves d’eau douce de la planète, avait expliqué avant le lancement Christine Bonniksen, responsable de cette mission à la Nasa.
« Nos satellites sur orbite ainsi que les observations effectuées depuis le sol ou aériennes traquent les signes vitaux de la Terre », a-t-elle dit.
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2015 Agence France-Presse. »