Micro-réseau
Le projet consiste à mettre en place un mode d’alimentation en électricité et en chaleur fiable pour les 121 bâtiments de l’île de Parris, en Caroline du sud, où réside le Marine Corps Recruit Depot (MCRD). Il reposera sur un parc photovoltaïque de 6,7 MW, couplé à un système de stockage par batteries d’une capacité de 8 MWh. La centrale à gaz existante sera modernisée pour la transformer en une unité de cogénération (électricité/chaleur) de 3,5 MW. Enfin, des générateurs diesel de secours seront installés en cas d’urgence. Le contrat, valorisé à 91,1 millions de dollars, prévoit l’intégration d’un système de contrôle du réseau pour optimiser la production renouvelable.
L’énergie la moins chère et la plus propre étant celle que l’on ne consomme pas, de nombreuses initiatives d’efficacité énergétique seront entreprises : remplacement de 29 000 éclairages par LED, domotique, modernisation du système de climatisation, etc. « Ce projet fournira au MCRD une source fiable de chaleur et d’énergie combinée à des contrôles avancés et à une technologie de stockage d’énergie pour permettre au site de fonctionner de manière autonome en cas de perte de connexion avec le réseau assurant le fonctionnement des systèmes critiques. Par-dessus tout, le projet vise à revitaliser l’infrastructure énergétique existante de Parris Island », s’est félicitée la compagnie. Les travaux doivent débuter ce printemps pour s’achever à l’été 2019.
Enjeu stratégique
L’armée américaine s’intéresse de près à la technologie dite « off-grid », soit hors-réseau. L’alimentation énergétique est historiquement un enjeu majeur de toutes les forces armées, surtout lorsqu’elles se projettent hors de leurs frontières. L’organisation et les ressources qu’elle nécessite sont non négligeables incitant à la recherche de solutions alternatives. Cette expérience n’est pas une première pour l’armée américaine qui multiplie les recherches et prototypes. Dès 2014, l’US Navy a fait un test de micro-réseau à Port Hueneme, en Californie. En 2016, elle a lancé pour la première fois 4 navires propulsés par des biocarburants, Techniques de l’Ingénieur s’en était fait l’écho. L’US Air Force n’est pas en reste et étudie quant à elle les technologies de micro-grid mobiles et déployables rapidement en environnement hostile. Un essai est en cours de réalisation avec des installations encore de faible capacité (8 kW), couplées à un système de stockage. La solution n’est pas encore compétitive face aux groupes électrogènes, mais la baisse des coûts est déjà amorcée dans ce secteur de niche.
Romain Chicheportiche
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