La hausse de la concentration atmosphérique de CO2 va diminuer le taux de protéines de plusieurs récoltes importantes. C'est notamment le cas du riz et du blé. Cela pourrait accentuer les carences en protéines dans de nombreux pays en développement d'ici 2050. Ce sont les conclusions d'une nouvelle étude publiée dans la revue Environmental Health Perspectives.
Avec un taux de dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique dépassant les 500 ppm en 2050, le contenu protéique de plusieurs plantes devrait diminuer. C’est notamment le cas de céréales clés : le riz, le blé et l’orge dont les taux diminueront respectivement de 7,6%, 7,8% et 14,1%. Les auteurs notent aussi une baisse du taux de protéine de 6,4% pour les pommes de terre, de 23% pour les fruits et de 17,3% pour plusieurs légumes.
Par conséquent, 18 pays pourraient perdre plus de 5% de leurs protéines alimentaires, y compris l’Inde, le Bangladesh, la Turquie, l’Egypte, l’Iran et l’Irak. Dans les pays dont l’alimentation dépend particulièrement du riz, l’apport en protéine baisserait de plus de 7%. C’est notamment le cas en Asie Centrale, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, en Europe centrale et de l’est et en Chine.
Plus de 1,5 milliards de personnes en manque de protéines en 2050
Selon la FAO, 76% de la population mondiale tire la plupart de leurs protéines des plantes. Sur les 9,5 milliards d’habitants prévus en 2050, 1,4 milliards seront en carence de protéines, même si le taux de CO2 atmosphérique reste inchangé. Parmi eux, près de 614 millions vivront en Afrique subsaharienne, 276 millions en Inde et 132 millions dans l’Asie de l’est et du sud-est.
Avec des taux de CO2 dépassant 500 ppm en 2050, près de 150 millions de personnes supplémentaires pourraient être exposées à un risque de carence protéiques. L’Inde concentrerait plus d’un tiers de ce total. 25 millions de personnes en plus seraient aussi touchées ailleurs en Afrique Subsaharienne et 16 millions en Chine.
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs de la faculté de santé publique de Harvard se sont basés sur les prévisions d’évolution des concentrations en CO2 en 2050. Ils ont mené des tests sur 48 cultures et 64 expérimentations de terrain sur des récoltes soumises à de hauts niveaux de gaz carbonique. Ils ont ensuite confronté leurs résultats aux données démographiques des Nations Unies et aux habitudes alimentaires de différentes régions de la planète relevées dans la littérature scientifique.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
Il parait très surprenant que le taux de protéines des cultures se détériore avec l’accroissement du CO2 tant cela va à l’encontre des lois biologiques : plus de CO2 ==> masse accrue de la biosphère et des masses récoltés. Que certaines des espèces cultivées actuelles soient moins bien adaptées à un accroissement du taux de CO2, c’est possible ; le contraire serait étonnant. Mais que les progrès de l’agriculture, le choix de semences adaptées voire génétiquement modifiées pour bénéficier de cet accroissement ne soient pas au rendez-vous, il faudrait que l’ingénierie agricole soit tombée bien bas…
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