« Toutes les régions de France subissent déjà des effets néfastes du changement climatique, mais chacune présente des vulnérabilités différentes », prévient le Réseau Action Climat, à l’occasion de la parution de son nouveau rapport « La France face au changement climatique », mené en partenariat avec l’Agence de la Transition écologique (ADEME). Les fortes chaleurs gagnent les villes et ont tué plus de 5 000 personnes en 2023, près de 33 000 entre 2014 et 2022, selon Santé publique France. Le Sud affronte des sécheresses extrêmes, le Nord des inondations. Les côtes connaissent des vagues de submersion, les forêts dépérissent, les glaciers fondent et les Outre-mer subissent des cyclones tropicaux…
Fera-t-il 50°C à Paris l’été ? Le niveau de la mer augmentera-t-il de 2 mètres dès 2100 en Bretagne ? Le rapport du collectif d’ONG écologistes répertorie les impacts par régions du changement climatique – actuel et à venir – selon différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre. Car les catastrophes sont appelées à s’amplifier dans les prochaines années. Si le réchauffement climatique atteint déjà +1,1°C au niveau mondial, sur la décennie 2013-2022, le réchauffement moyen observé en France s’élève à 1,9°C. La France se prépare ainsi à un réchauffement climatique qui pourrait atteindre +4°C à la fin du siècle.
Un patrimoine naturel et culturel à protéger
Les phénomènes météorologiques extrêmes menacent de transformer les paysages français, le patrimoine naturel et culturel, ainsi que certaines cultures agricoles. Le Réseau Action climat rappelle que « les Régions et territoires, à toutes les échelles, ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le changement climatique ».
L’adaptation du territoire au changement climatique se décide notamment au niveau local. En particulier, les régions ont en charge le développement de la mobilité et des transports en commun, l’aménagement du territoire et la définition des zones d’accélération du déploiement des énergies renouvelables. Elles planifient la transition de l’économie, organisent la formation dans les domaines d’avenir et ont en charge le soutien à l’agriculture bio locale.
Mais une action à la hauteur des défis nécessitera davantage de moyens financiers, humains et techniques. L’Institut de l’Économie pour le Climat (I4CE) estime ainsi que les collectivités investissent 8,3 milliards d’euros par an pour la transition écologique. Pour respecter les objectifs climatiques, ce montant devrait atteindre les 19 milliards d’euros par an, rappelle le Réseau Action Climat. En outre, I4CE prévoit un besoin de 25 000 postes dédiés à temps plein aux projets climat, soit 1,5 milliard d’euros par an.
Pourtant, c’est tout l’inverse qui se passe et des centaines de projets locaux pourraient ne pas se concrétiser l’an prochain. Le collectif appelle donc le futur gouvernement à annuler les gels de crédits annoncés, et au contraire à lever les freins à l’investissement local pour le climat dans le budget 2025. « Le Fonds vert, présenté par l’ancien gouvernement comme le principal levier de financement de la transition écologique locale, ne cesse d’être réduit, dénonce le Réseau Action Climat. Moins d’un an après l’annonce de la déclinaison territoriale de la planification écologique, il a été raboté deux fois déjà : passé de 2,5 milliards dans le PLF 2024 à 2 milliards au mois de février (un montant “sanctuarisé” selon le ministre de la transition écologique), il est annoncé à seulement 1 milliard pour l’année 2025. »
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