En matière d’émissions de particules fines, la France est placée au rang de lanterne rouge en Europe. Selon une étude menée par l’Agence européenne de l’environnement (EEA), la France aurait rejeté dans l’atmosphère durant l’année 2017 environ 164.000 tonnes de particules fines PM2.5. Dans les pays voisins, seule l’Italie a enregistré des niveaux d’émissions similaires. À l’inverse, le Portugal, les Pays-Bas, l’Irlande ou encore la Belgique ont atteint de niveaux d’émissions beaucoup moins élevés.
Les foyers français, premiers responsables de la pollution au PM2.5
Principal responsable de ces émissions de particules fines : les systèmes de chauffage. Ainsi, les chaudières, cuisinières et autres foyers – fermés ou ouverts – engendrent 70.000 tonnes de PM2.5 en 2017. Dans les faits, 45% des émissions de PM2.5 en France sont dus aux rejets domestiques (tabac et autres sources comprises). Notons que selon l’association de surveillance de la qualité de l’air AirParif, les émissions de particules fines PM10 et de gaz à effet de serre (GES) liées aux activités domestiques sont également élevées.
Le reste des émissions de particules fines se partagent majoritairement entre l’industrie manufacturière (17%), le transport routier (15%), les déchets (6,7%), l’utilisation énergétique liée à l’industrie (66%) et l’agriculture (6,4%). Il est important de noter que grâce aux convertisseurs catalytiques installés sur les système d’échappement des véhicules, les rejets de PM2.5 liés aux transports ont été considérablement réduits depuis les années 1990.
La France patine, et Paris s’équipe contre les particules fines
Mais malgré les efforts réalisés par la France depuis trente ans pour réduire ses émissions de particules fines, la santé publique exige que davantage de mesures soient mises en place. Toujours selon l’EEA, la France était, en 2017, le troisième pays d’Europe à enregistrer le plus de décès liés à l’exposition aux particules PM2.5. Ainsi, 35.800 personnes seraient décédées dans l’Hexagone des suites d’une pathologie liée à l’exposition aux particules fines. Au niveau européen, 10% des personnes mortes à cause des particules fines sont décédées en France.
Afin de lutter contre les émissions de particules fines, la France a pris des engagements fixés par la directive sur les plafonds d’émissions nationaux (NEC). Dans le rapport 2019, la France s’engage à réduire à l’horizon 2030 de 30% les émissions de particules fines PM2.5 par rapport à celles enregistrées en 2017. Preuve de la volonté d’action des pouvoir publics, Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a récemment indiqué sur France Bleu que Paris serait très prochainement équipé d’une station de mesure des particules ultrafines.
Cet article se trouve dans le dossier :
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