Avec des dépenses R&D représentant 2,1 %, la France se place dans le trio de tête de l'Union européenne, mais loin derrière le Japon et les Etats-Unis. Le classement s'avère sensiblement identique en matière de délivrance de brevets, avec une importance croissante de la Chine et de la Corée du Sud. Les deux principaux points faibles de l'Hexagone sont la formation tout au long de la vie et le capital-risque.
Paru en juillet 2009, le tableau de bord de l’innovation dresse un portrait de la France sous l’angle économique et scientifique. Pour appréhender son niveau d’innovation, la Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS) s’intéresse notamment aux dépenses en recherche et développement et aux dépôts de brevets. L’Hexagone se place dans les trois ou quatre premiers pays pour ces critères, derrière l’Allemagne et la Suède notamment.
En 2008, les dépenses publiques en R&D ont représenté 0,74 % du PIB français, soit moins que la Suède (0,99 %) et presque le niveau de l’Allemagne (0,76 %), mais plus que la moyenne européenne. En tout, investissements privés compris, la France a consacré 2,08 % de son PIB à la recherche et développement. L’Europe des 15 atteint presque les 2 % du PIB, loin de l’objectif de Lisbonne fixé à 3 %. Les Etats-Unis se situent à 2,7 % et le Japon à 3,4 %. Avec un objectif de 2 % de son PIB en 2010, la Chine devrait rejoindre ces pays prochainement.
Les dépenses R&D se traduisent assez fidèlement dans les dépôts de brevets. La France a déposé 119 brevets pour un million d’habitants. L’Allemagne domine largement le classement avec 275 brevets par million d’habitants. Au niveau international, le Japon, les Etats-Unis, la Corée du Sud et l’Allemagne occupent le haut du classement. Selon l’édition de 2008 du rapport de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) sur l’activité en matière de brevets, ces quatre pays représentaient 73 % environ des 727.000 brevets délivrés dans le monde en 2006. Entre 2000 et 2006, la Chine et la Corée du Sud ont connu une forte croissance, avec des hausses annuelles de 26 et 23 % en moyenne. Les brevets en vigueur en 2006 étaient détenus dans leur grande majorité par des déposants japonais (1,6 million environ) et des américains (1,2 million environ).
Le tableau de bord de l’innovation de la DGCIS met également en évidence les points forts et les points faibles de la France dans les moteurs de l’innovation. En matière de ressources humaines, le nombre de diplômés en sciences et techniques et en sciences sociales ainsi que la population avec études supérieures constituent des points forts. Le pays se situe dans la moyenne pour les doctorats en sciences. En revanche, la formation tout au long de la vie reste à améliorer, avec une note de 76, 100 étant la moyenne de l’UE.
Pour le financement et les infrastructures, la France se situe au-dessus de la moyenne pour la connexion à haut débit des entreprises et les dépenses publiques en R&D. Cependant, le crédit privé et le capital-risque, des outils indispensables au développement de start-up, demeurent trop faibles.
C.G.
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