« La prise en compte du climat est devenue consubstantielle à notre métier dans la mesure où le changement climatique menace les acquis du développement », avance Anne Paugam, directrice générale de l’Agence française de développement (AFD) et vice-présidente de l’International development finance club (IDFC), institution qui organise le Forum Finance climat.
Conséquence des catastrophes climatiques, érosion des littoraux, rareté des ressources en eau: tous ces sujets influent désormais sur les projets d’investissements dans de nombreuses régions, notamment dans les pays en développement.
Et à neuf mois de la conférence internationale sur le climat de Paris (COP21), ces questions prennent encore plus d’importance.
En 2013, sur les 400 milliards de dollars investis par les membres de l’IDFC, 87 milliards de dollars l’ont été dans des projets en faveur du climat, dont 70 milliards pour le développement des énergies renouvelables et 15 milliards pour l’adaptation au changement climatique.
Outre la vingtaine de banques publiques de développement nationales et régionales membres de l’IDFC, d’autres institutions financières multilatérales (Banque Mondiale, Banque européenne d’investissement) et des acteurs privés seront présents au forum.
Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius participera à la séance de clôture.
Alors que de plus en plus d’institutions financières – publiques et privées – mettent en avant leurs investissements en faveur de l’environnement et du climat, l’objectif du forum est avant tout de tracer une définition claire et commune de ce qu’est un investissement +vert+ et d’inciter tous les acteurs de la finance à l’adopter.
« Les financements publics ne suffiront pas à couvrir les investissements nécessaires pour lutter contre le réchauffement climatique », constate Anne Paugam, qui reconnaît que certains acteurs privés sont déjà particulièrement engagés sur ces questions, comme le Crédit Agricole en France ou Bank of America-Merrill Lynch aux Etats-Unis.
Certains le sont pour des raisons d’image et avec une volonté de démarquer leur offre de celles de leurs concurrents.
Plusieurs institutions et entreprises (GDF Suez, AFD, Vestas, Unibail-Rodamco, etc.) ont levé récemment d’importants montants sur les marchés via l’émission d’obligations « vertes ».
Pour Anne Paugam, « il faut structurer de manière crédible ce marché pour que ça ne débouche pas sur du greenwashing », c’est-à-dire des opérations estampillées « vertes » mais qui, si on regarde de près les projets financés, ne le sont pas tant que ça.
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