Le programme ReFactory lancé par Renault Group veut faire de l’usine de Flins une usine d’économie circulaire consacrée à la mobilité. Une évolution cohérente avec les ambitions écologiques de la marque au losange, qui veut atteindre la neutralité carbone sur tous ses sites industriels d’ici à 2040.
Younesse Khalil, Responsable du centre d’impression 3D de la ReFactory de Flins, a expliqué aux Techniques de l’Ingénieur en quoi le programme Refactory doit permettre à Renault de développer des projets d’économie circulaire, à travers 4 activités : le prolongement de la durée de vie des véhicules, la production et le stockage des énergies vertes, l’optimisation de la gestion des ressources, et des innovations accessibles plus largement. C’est sur le prolongement de la durée de vie des véhicules que la fabrication additive joue un rôle majeur.
Techniques de l’Ingénieur : Le site de Flins dispose d’outils de fabrication additive. Quelle est leur utilité, pour quelle partie du projet utilise-t-on l’impression 3D ?
Younesse Khalil : Le site de Flins est ouvert pour les différentes entités de Renault Group, des clients et sociétés extérieurs, et tout particulièrement ceux souhaitant imprimer des pièces via la plateforme 3Dexperience. Les outils de fabrication additive disponibles à Flins peuvent servir sur plusieurs étapes des projets.
Sur la phase d’avant-projet, par exemple pour l’impression des pièces prototypes qui serviront à la validation de la géométrie du véhicule, la montabilité sur le véhicule, ou encore le design.
Durant le projet, certaines pièces du véhicule fabriquées en injection plastique nécessitent plusieurs modifications avant la validation finale, et pour éviter des dépenses sur les modifications des moules, les différentes petites séries de pièces tests sont fabriquées en impression 3D, jusqu’à la validation finale. Ensuite, nous lançons la fabrication en injection plastique. Ce type de pièce peut être également une pièce ajoutée au véhicule, non prévue au départ, et qui résout un problème qualité. Cela permet d’être réactif pour satisfaire les clients en attendant la fabrication du moule d’injection.
Par exemple, le service d’impression 3D de Flins fabrique depuis un an un clip de verrouillage de la poignée du Trafic, en attendant le moule d’injection.
Enfin, sur tout ce qui concerne la phase d’après projet, nous travaillons avec le service après-vente pour l’impression de plusieurs pièces différentes (pièces série ou accessoires).
Quels sont les matériaux qui vont être utilisés pour l’impression 3D ? Pour quelles raisons ?
En impression dépôt de fil fondu, nous utilisons différents types de plastiques : PLA, ABS, TPU, ASA, ULTEM, PETG…
En impression frittage de poudre, nous utilisons la poudre de Nylon PA12 (Flins est le seul site qui dispose de la machine HP 5210c qui imprime avec des produits certifiés non CMR).
Ces matériaux sont consommés pour différents usages, selon leurs propriétés. Par exemple, l’ULTEM est un matériau utilisé pour une commande de commutateur pour un client extérieur, car il respecte les normes du ferroviaire et résiste à une température de 173°C.
Le Nylon PA12, lui, est utilisé dans la plupart des pièces d’aspect car il est facile à teinter ou peindre et très solide (une pièce d’aspect de la Alpine A110R est fabriquée à Flins avec ce matériau).
Enfin, le TPU, qui possède des propriétés de flexibilité et utilisé généralement dans les pièces 3D qui servent à protéger les outils de serrage, de rivetage et de montage sur les véhicules pour éviter les dégradations.
Quel est le principal avantage de l’impression 3D ?
L’avantage le plus évident est en termes de gain de temps et de coût de réalisation des pièces.
L’utilisation de la fabrication additive dans la maintenance des anciens véhicules et la fabrication des nouveaux véhicules va-t-elle se généraliser dans les années à venir ?
Oui effectivement, beaucoup de projets sont en cours sur les accessoires véhicules personnalisables et les pièces de série en 3D.
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