La crise financière risque-t-elle de fragiliser ou au contraire de renforcer le rôle des DSI et quels seront leurs principaux défis pour les années à venir ? Une enquête réalisée par l'IFOP apporte quelques éléments de réponse.
Comment la crise financière et le développement rapide des nouvelles technologies, notamment la vidéo, les réseaux sociaux ou encore l’intelligence artificielle dans le domaine des prévisions, affectent-ils le métier de DSI ? Que recouvre aujourd’hui cette fonction et comment celle-ci est-elle susceptible d’évoluer dans les années à venir ? Autant de questions auxquelles l’enquête commandée par l’éditeur de solutions d’entreprise CSC ainsi que l’éditeur de logiciels d’Application Intelligence Cast, et réalisée par l’IFOP auprès d’une centaine de DSI des grandes entreprises européennes apporte quelques éléments de réponse.Premier constat : d’une fonction support au service du développement des métiers et de la réduction des coûts, la DSI des entreprises interrogées est devenue aujourd’hui une fonction stratégique, à la fois support du patrimoine applicatif de l’entreprise mais aussi acteur de l’innovation. Interrogé sur leur position et leur contribution actuelle au sein de leur société, 86% des DSI estiment que la fonction informatique est un levier d’excellence professionnelle pour les métiers et 75% pensent qu’elle mène de plus en plus l’innovation et contribue à la création de valeur grâce aux nouvelles technologies. La dynamisation et la valorisation des patrimoines applicatifs est cité, quant à elle, par 68% des professionnels interrogés. Une évolution que l’on retrouve de manière sensible dans la perception qu’ont les DSI de l’évolution de leur fonction. Pour 83% d’entre eux, ils sont désormais de plus en plus impliqués dans la stratégie de leur entreprise. 76% signalent également être associés aux changements et évolutions des métiers tandis que 73% déclarent contribuer à l’accélération de l’innovation. Mais la crise économique qui oblige aujourd’hui les entreprises à adapter leurs offres et leurs prix, mais aussi à intensifier les économies d’échelles et à resserrer les coûts et d’autre part, l’évolution rapide des technologies ne remettent-elles pas en cause ce nouveau rôle acquis par les DSI ? Pour les auteurs de l’enquête, il semble que ce ne soit pas le cas. « Car aujourd’hui, les dirigeants d’entreprises ont conscience que les systèmes d’informations sont devenus de puissants leviers de croissance », martèlent-ils. Encore faut-il que les DSI sachent se positionner comme une fonction capable de renforcer l’entreprise sur son marché. Et pour cela, ils doivent relever deux principaux défis :
- Se servir de l’informatique pour créer de la valeur auprès des directions opérationnelles. Ce qui signifie, faciliter voire anticiper les besoins métiers, améliorer la rentabilité des applications sur leur cycle de vie et créer des connexions entre informatique, processus métiers et business de l’entreprise. Sur ce point, les DSI déclarent être confrontés à quatre principaux défis : l’optimisation des processus IT et le développement des bonnes pratiques telles que CMMI, ITIL, cobit, etc. (93 % des réponses) ; la rationalisation du patrimoine applicatifs et des infrastructures (91%) ; la mise en place de la sécurité et du contrôle interne (84 %) et enfin, la mise en place de solution ou d’ERP (83%).
- Utiliser les technologies pour identifier et mettre en oeuvre des relais de croissance pour l’entreprise. Ce qui signifie, aider les dirigeants à imaginer comment les technologies peuvent changer la stratégie de l’entreprise et contribuer à générer du chiffre d’affaires supplémentaire via de nouveaux produits ou de nouveaux services. Dès lors, la question à laquelle les DSI vont être de plus en plus confrontées et devront répondre est moins « comment », mais « quoi ». Un virage dont ils ont bien conscience puisque 83 % d’entre eux estiment qu’ils devront être de plus en plus moteur de l’innovation au moyen des nouvelles technologies dans les années à venir.
Deux évolutions qui pour les auteurs de l’étude ont des implications importantes en terme d’évolution de cette fonction et de ses attributions dans les années à venir.Du fait de leur rôle croissant dans l’innovation, ils devront être impliqués de plus en plus en amont dans la stratégie des entreprises. Par ailleurs, afin de pouvoir être force de proposition, ils devront veiller :
- à comprendre et anticiper l’impact des signaux précurseurs tels que les changements socio-économiques, réglementaires, technologiques ou encore organisationnels, puis adapter le système d’information en conséquence ;
- à développer une bonne compréhension de l’informatique et de ses enjeux par les dirigeants de l’entreprises et mettre en place des relations proactives avec les responsables métier ;
- à développer une veille constante pour pouvoir identifier les modèles de demain ;
- à développer et cultiver dans l’entreprise une curiosité au changement ;
- à mettre l’innovation au service de l’approche client afin de faciliter le recueil d’informations auprès de ces derniers ;
- à intégrer de plus en plus dans le processus de production le travail collaboratif et les nouveaux modes de communication.
Les principaux défis RH des DSI dans l’avenirIls sont principalement au nombre de six. Le premier d’entre eux est le besoin croissant de compétences en matière de nouvelles technologies (75% des réponses). Vient ensuite la gestion des compétences et des carrières (73%), la rareté des compétences (60%), la mixités des profils recherchés (59%), l’évaluation de la performance du personnel IT (56%) et enfin, l’apparition de nouveaux métiers au sein de la DSI (55%).
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE