La COP28 se tiendra à Dubaï du 28 novembre au 14 décembre. Elle tirera notamment le premier Bilan mondial de l’Accord de Paris en vue d’éclairer la prochaine série de plans d’action climatique – les contributions déterminées au niveau national, ou CDN – qui seront proposés d’ici 2025. Et on sait déjà qu’il faudra accélérer.
Dans un nouveau rapport, l’organisme des Nations Unies chargé du changement climatique, la CCNUCC (appelée aussi ONU Climat), montre qu’avec les engagements actuels des pays, les émissions mondiales devraient atteindre 53,2 milliards de CO2 équivalent (Gt CO2 eq) en 2025 et 51,6 Gt CO2 eq en 2030, hors secteur UTCATF (utilisation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie). Par rapport à 2019, les émissions mondiales de gaz à effet de serre augmenteraient donc de 1 % en 2025, mais baisseraient de 2 % en 2030.
Le rapport relève une « légère augmentation du niveau d’ambition global des CDN » par rapport à l’année dernière. Les émissions projetées baissent ainsi de 0,2 Gt CO2 eq en 2025 et de 0,8 Gt CO2 eq en 2030. Si le rapport montre une nouvelle fois que les émissions n’augmentent plus après 2030, la baisse reste largement insuffisante, par rapport à ce que préconise la science, pour respecter l’Accord de Paris. En effet, pour avoir une chance sur deux de contenir le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici la fin du siècle, les émissions mondiales doivent baisser de 43 % entre 2019 et 2030, selon le dernier rapport du GIEC.
Passer aux « pas de géants à la COP28 »
Même avec des efforts accrus de la part de certains pays, le rapport souligne la nécessité d’actions bien plus importantes. Il faut passer de la politique des « petits pas » aux « pas de géants à la COP28 », a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l’ONU Climat dans un message vidéo accompagnant la sortie du rapport. « Les gouvernements doivent non seulement se mettre d’accord sur les mesures climatiques plus strictes qui seront prises, mais aussi commencer à montrer exactement comment les mettre en œuvre », a-t-il ajouté.
Pour élaborer ce rapport, l’ONU Climat a analysé les CDN de 195 Parties à l’Accord de Paris. Il prend en compte 20 CDN nouvelles ou mises à jour soumises jusqu’au 25 septembre 2023. Il ne comptabilise toutefois pas l’actualisation des 27 pays européens ou du Brésil, soumises depuis. Selon le rapport, la concrétisation de ces engagements « dépend principalement de l’accès à des ressources financières améliorées, du transfert de technologie et de la coopération technique ».
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