La moyenne de l’énergie consommée par les 600 sites, dont les 100 les plus consultés, est de 60 watt-heures (Wh) pour 1.000 pages consultées, ont indiqué lors d’une présentation à la presse Olivier Philippot et Thierry Leboucq, membres de Green Code Lab.
Mais la différence entre les sites est énorme: « les meilleurs consomment 10 watt-heure et les plus mauvais 259 watt-heure », ont précisé les artisans de ce projet de mesure inédit, baptisé « Web energy archive » et développé avec le soutien de l’Agence de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
« Nous nous sommes intéressés uniquement à la consommation des utilisateurs des sites, car jusqu’ici l’attention s’est plutôt focalisée sur les serveurs des data-centers », ont souligné les spécialistes de l’écoconception, qui prend en compte l’impact environnemental des produits.
Or, si la consommation des utilisateurs est plus diffuse, elle est aussi la face cachée de l’iceberg: selon les calculs de Green Code Lab, la consultation des 100 sites français les plus visités équivaut à une consommation de 8 gigawatt-heure par an côté utilisateurs, l’équivalent de la consommation annuelle de 3.000 foyers. Les serveurs utilisés, eux, consomment 0,58 GWh, estime-t-on.
« Les développeurs aujourd’hui ne se soucient pas du tout de l’énergie qui sera consommée et du matériel qu’il faudra pour utiliser leurs produits », a expliqué Thierry Leboucq. « Il est urgent de mettre en place de bonnes pratiques », estime-t-il, alors que les économies d’énergie sont une préoccupation grandissante.
En agissant sur différents facteurs (type de langage informatique utilisé, taille des éléments image et vidéo, nombre de requêtes lancées vers des serveurs à chaque connexion, etc.), « la consommation peut être fortement réduite », assure le spécialiste, ce qui aura aussi comme effet d’accélérer la vitesse de chargement du site.
Alain Anglade, ingénieur à l’Ademe, souligne également que « mieux vaut surfer sur une tablette ou un smartphone, que sur un ordinateur », qui multiplie au moins par cinq la consommation d’énergie pour aller sur un site.
Le projet « Web energy archive » a aussi montré que « la consommation varie d’un navigateur à un autre », note Olivier Philippot, Chrome étant plus énergivore que Firefox et Internet explorer.
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