Dans le cadre de la planification écologique, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu s’est rendu aux Assises des Déchets à Nantes ce mercredi 27 septembre. Il y a annoncé qu’il n’y aurait finalement pas de consigne généralisée des bouteilles en plastique pour recyclage. Il préfère à la place la mobilisation de plusieurs leviers identifiés par l’Ademe.
Christophe Béchu était très attendu aux Assises des Déchets à Nantes ce mercredi 27 septembre. Les professionnels du secteur – entreprises, collectivités, associations… – étaient réunis à la Cité des Congrès pour deux jours de débat. En conclusion de la première journée, le ministre de la Transition écologique a estimé que « la mise en place immédiate ou généralisée de la consigne pour recyclage ne rencontre pas la pleine adhésion dont nous avons besoin aujourd’hui ».
Il n’y aura donc pas de « consigne généralisée au 1erjanvier prochain », a-t-il assuré. Pour autant, il invite à poursuivre les études sur la consigne, « en particulier sur sa potentielle régionalisation ». « Si nous restions en retard […], la question de sa mise en place se poserait forcément à nouveau », prévient-il.
Suite à cette annonce, Intercommunalités de France, fédération de près de 1 000 intercommunalités représentant 80 % de la population française, se félicite « de l’abandon du projet de fausse consigne sur les bouteilles en plastique » et « d’avoir enfin été entendue ». À l’opposé, une coalition inédite de 13 acteurs réunissant notamment la Fondation Tara Océan et l’entreprise Tomra dénonce « un rendez-vous manqué ». Elles « exhortent l’État français à mettre en place un plan clair sur les moyens et la trajectoire des leviers de collecte sélective à activer dès 2024 ».
Plusieurs autres leviers à actionner localement
Le défi reste pour autant toujours de respecter l’objectif européen de collecter 90 % des bouteilles en plastique d’ici 2029. Et ce alors que le taux moyen de recyclage de ces bouteilles atteint aujourd’hui 62 % en France. Ayant pu identifier des disparités très fortes au niveau local, avec des taux de collecte « qui vont de 40 % pour l’Île-de-France à 82 % pour la Bourgogne-Franche-Comté » et donc « des interco[munalités] à 90 % et d’autres à moins de 30 % », le ministre annonce « lancer des campagnes annuelles de caractérisation des déchets de chaque intercommunalité ».
Cette nouvelle caractérisation systématique permettra d’avoir des « des bases comparables des performances des communes » et d’instaurer un système de bonus-malus. Plus globalement, le ministre dit préférer l’activation des onze leviers de performance identifiés par l’Ademe pour améliorer la collecte des bouteilles plastiques. Celles-ci vont de l’augmentation de la part de la redevance incitative à l’extension de la consigne de tri.
Possible d’augmenter la collecte sans consigne
Si le ministre reconnaît que beaucoup de pays européens ont mis en place la consigne et qu’ils ont souvent des taux de collecte élevés, ce ne serait pas l’unique solution pour y arriver. Pour appuyer son propos, il prend comme exemple le cas de la Belgique « qui est à 92 % de collecte sans consigne ».
Un autre objectif concernant les bouteilles reste sous les radars. Alors que la loi Agec prévoit une baisse de 50 % du nombre de bouteilles en plastique à usage unique pour boisson en 2030 par rapport à 2018, les pouvoirs publics et les industriels restent assez discrets sur le sujet. Christophe Béchu indique simplement qu’ « il faut baisser les tonnages de plastiques » mis sur le marché.
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