Afin de ne pas fausser la concurrence au sein du marché unique, les règles de l’UE prévoient que les aides d’État soient soumises à autorisation de la Commission européenne.
Ces règles sont néanmoins plus souples lorsqu’elles visent à aider les États membres à atteindre les objectifs de l’UE en matière d’énergies renouvelables (au moins 32 % d’ici à 2030).
La Commission a ainsi constaté que cette mesure de la France a un effet incitatif sur le développement des ENR et a une incidence limitée sur la concurrence.
L’éolien flottant : une technologie qui arrive à maturité
Il existe deux types d’éoliennes en mer : les éoliennes posées au fond de l’eau et les éoliennes flottant à la surface. Bien que ces deux technologies aient la même fonction, c’est-à-dire transformer l’énergie du vent en énergie électrique, les éoliennes flottantes ont plusieurs avantages.
- Leur mât n’est pas ancré dans le sol marin, ce qui permet de les utiliser dans des zones plus profondes (50 m à 200 m), loin des côtes, là où le vent est puissant et régulier.
- L’installation et la maintenance des équipements sont facilitées.
- Cette technologie semble avoir un impact très faible sur l’environnement, car son implantation ne nécessite pas de travaux de forage lourds.
En 2015, l’ADEME a ainsi lancé un appel à projets, qui a abouti à la construction de plusieurs fermes pilotes d’éoliennes flottantes en méditerranée (le projet pilote Groix/Belle-Île ayant été abandonné[1]).
Ces pilotes ont permis d’acquérir des données environnementales et de premiers enseignements sur les technologies de flotteurs d’éoliennes.
Des projets de parcs éoliens flottants, en Bretagne Sud et en Méditerranée
La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe, pour la période 2019-2023, la poursuite du développement de l’éolien en mer avec un objectif d’atteindre 2,4 GW de capacité installée en mer (posé et flottant) en 2023 et 5 GW en 2028.
Pour atteindre cet objectif, différents appels d’offres[2] ont ainsi été lancés, en majorité pour des projets d’éolien posé, mais aussi d’installations éoliennes flottantes.
La décision de la Commission européenne au sujet de la mesure de soutien prise par la France, concerne ainsi l’appel d’offres concurrentiel national AO5, qui devrait aboutir à la réalisation d’un premier parc éolien flottant de 250 MW et dont la construction débutera en 2025.
Ce projet sera implanté en Bretagne Sud, au large de Lorient, Groix et Belle-Île, à proximité du pilote abandonné par les porteurs du projet en 2022, en partie pour des raisons économiques.
En finançant ce nouveau projet à hauteur de 2,08 milliards d’euros, sur une période de 20 ans à compter de sa mise en service en 2028, la France espère ainsi rattraper une partie de son retard et accélérer le développement d’une filière émergente, mais prometteuse.
[1] Projet porté par le consortium Eolfi-Shell-CGN, Caisse des dépôts.
[2] Pour avoir une vue détaillée de l’ensemble des projets, n’hésitez pas à consulter la page consacrée.
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