Parmi ses instruments, Rosetta dispose en effet d’un spectromètre, « Rosina », capable d’étudier la composition de la chevelure de la comète, constituée des gaz et poussières éjectés du noyau sous l’effet du rayonnement solaire.
Même si la comète est encore à plus de 400 millions de kilomètres du Soleil, l’instrument a déjà pu reconnaître toute une série de molécules. Dans un premier temps, elle a détecté de l’eau, du monoxyde de carbone, du dioxyde de carbone, de l’ammoniaque, du méthane et du méthanol.
Elle a ensuite trouvé du formaldéhyde, de l’hydrogène sulfuré, du cyanure d’hydrogène, du dioxyde de soufre et du sulfure de carbone, a annoncé l’Agence spatiale européenne (ESA) sur le blog de la mission Rosetta.
« Le parfum de la comète Tchourioumov-Guérassimenko est plutôt fort, avec une odeur d’oeufs pourris (hydrogène sulfuré), d’écurie (ammoniaque) et l’odeur âcre, suffocante du formaldéhyde », décrit Kathrin Altwegg, principale responsable de l’instrument Rosina. « Tout ça mélangé avec l’arôme d’amande amère du cyanure d’hydrogène ».
« Ajoutez un relent d’alcool (méthanol) à ce mélange, associé à l’arôme vinaigré du dioxyde de soufre, et un soupçon du parfum doux et aromatique du sulfure de carbone, et vous arrivez au +parfum+ de votre comète », explique Kathrin Altwegg.
Au-delà de l’aspect anecdotique, « tout ça fait un mélange extrêmement intéressant d’un point de vue scientifique pour étudier l’origine des matériaux de notre Système solaire, la formation de notre Terre et l’origine de la vie », souligne-t-elle.
La sonde Rosetta doit accompagner la comète au moins jusqu’à son passage au plus près du Soleil, en août 2015.
Le 12 novembre prochain, l’ESA tentera de faire atterrir sur le noyau de la comète un robot laboratoire, Philae, une première dans l’histoire de l’exploration spatiale.
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