A 2h03 UTC (GMT) soit 4h03 heure de Paris, Tchouri a atteint son périhélie, c’est-à-dire le point sur son orbite qui est le plus proche du Soleil. La comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko était alors à 186 millions de km du Soleil et à 265 millions de km de la Terre.
La sonde européenne Rosetta se trouvait aux premières loges pour assister à la rencontre. Quant au robot Philae, installé sur la comète depuis neuf mois, il était suffisamment à l’ombre pour ne pas avoir trop chaud.
Selon des images prises par la caméra de navigation NavCam de la sonde, la comète s’est montrée « bien active » cette nuit, a indiqué Sylvain Lodiot, responsable des opérations de Rosetta à l’ESOC (Centre européen d’opérations spatiales) en Allemagne. « Il y a des jets de gaz et de poussières un peu de partout », a-t-il dit.
Rosetta a observé le spectacle à une distance prudente de 330 km afin que ses capteurs d’étoiles, qui lui permettent de s’orienter, ne soient pas perturbés par les poussières.
« La sonde est en parfait état de marche », a souligné M. Lodiot. « Elle continue son périple » avec la comète qui s’éloigne dorénavant du Soleil.
« Comme il y a un effet retard, le maximum d’activité de la comète aura lieu probablement un peu après le passage au périhélie », a déclaré Jean-Yves Le Gall, président du CNES, l’agence spatiale française, interrogé par l’AFP.
« Rosetta est aux aguets. Nous recevons des données extraordinaires. La moisson continue », a-t-il ajouté.
Les résultats seront publiés dans les jours, dans les semaines et dans les mois qui viennent.
« Il y aura encore dans dix ans des publications sur les résultats scientifiques de Rosetta et de Philae », a considéré M. Le Gall.
L’aventure de Rosetta, qui voyage depuis plus de onze ans dans l’espace, devrait se terminer en septembre 2016. A cette date, l’ESA a prévu de la faire se « poser » le moins rudement possible sur Tchouri où elle retrouvera Philae qui sera alors endormi depuis longtemps.
« C’est absolument extraordinaire d’être allés sur une comète. Nous sommes sidérés par ce que nous trouvons », a souligné M. Le Gall.
« En général, ce genre de découvertes, ce sont les Etats-Unis qui les font. Là, c’est l’Europe, et notamment la France, qui est en première ligne », a-t-il précisé.
« Pour le spatial européen, les années 2014-2015 seront à jamais frappées du sceau du succès de Philae et de Rosetta », a-t-il dit.
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