Neuf mois après le One Planet Summit à Paris, les nations déterminées à œuvrer en faveur du climat se sont retrouvées à New York pour réaffirmer leur détermination à agir et annoncer des actions concrètes. La présidente des îles Marshall, Hilda Heine, et le premier ministre fidjien, Frank Bainimarama, sont décidés à ériger leur pays au rang d’exemples mondiaux. Le message de celui qui a également été le président de la COP 23 est clair : bien que les îles Fidji ne soient pas les plus polluantes, il veut montrer qu’il est prêt à agir en espérant que d’autres pays lui emboîtent le pas. L’objectif est le même depuis la COP 21, à savoir endiguer la hausse des températures sous la barre des 2°C, voire à 1,5°C en 2100.
Une détermination à agir vite et sur le long terme
L’une des particularités de ce sommet réside dans l’envie d’action à court terme des pays en présence. Ces derniers veulent mettre en place des stratégies de long terme pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. « Nous le ferons bien avant 2020, et si possible même dès 2018 » ambitionnent les signataires de la Déclaration de la coalition pour la neutralité carbone. Le message est très fort car à l’origine, cet objectif était prévu pour l’horizon 2030. Afin de parvenir à la neutralité carbone, ces pays devront réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre, avoir des villes plus propres et moins énergivores.
L’autre particularité de ce nouveau plan est la volonté de faire converger les intérêts économiques et écologiques. Les premiers secteurs d’activités concernés seraient les transports, l’énergie et l’utilisation des sols. Les nations réunies sont en effet persuadées qu’« il est maintenant évident qu’agir pour le climat ne compromet pas le développement durable ». Et les derniers mots de leur déclaration officielle : « au contraire, l’économie et le climat gagnent ensemble. Nous pouvons voir des équations fonctionner et nous sommes désormais prêts à agir avec audace avec la coalition pour la neutralité carbone » peuvent difficilement être interprétés autrement que comme un appel criant à l’action.
De grands absents à déplorer
Cet aspect s’avère néanmoins être très ambitieux lorsque l’on sait que certains des pays les plus pollueurs de la planète ont été aux abonnés absents. Notons que dans la liste finale des nations signataires de la coalition, aucun pays asiatique n’est présent. Dans le même temps, la Chine serait en train d’exploiter des nouvelles centrales à charbon, et ce contrairement aux engagements pris par le gouvernement de Li Keqiang. Il est donc très facile de s’imaginer que les intérêts de certaines nations asiatiques sont encore très loin des principes du développement durable.
De l’autre côté du Pacifique, le constat est à peine moins morose. Les États-Unis et le Brésil ont également brillé par leur absence, à l’inverse du Canada. Dans un contexte où le Brésil n’apparaît pas au rang des meilleurs élèves en termes de préservation de l’environnement et où le président Trump a notamment affirmé que le meilleur moyen de lutter contre les incendies en Californie était de raser les forêts, l’Amérique semble également être partiellement motivée à agir. Cependant, même si les pays n’étaient pas représentés dans leur intégralité, 32 villes mondes telles que Rio de Janeiro, San Francisco, New York ou encore Yokohama au Japon se sont engagées à atteindre la neutralité carbone en 2050.
Les 19 pays engagés pour la neutralité carbone en 2050 sont le Canada, la Colombie, le Costa Rica, le Danemark, l’Ethiopie, la Finlande, la France, l’Allemagne, l’Islande, le Luxembourg, le Mexique, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Portugal, les îles Marshall, l’Espagne, la Suède et le Royaume-Uni.
Les 32 villes engagées sont: Austin, Accra, Barcelone, Berlin, Boston, Buenos Aires, Cape Town, Caracas, Copenhague, Durban, Londres, Los Angeles, Melbourne, Mexico city, Milan, New York, Oslo, Paris, Philadelphie, Portland, Quito, Rio de Janeiro, Salvador, San Francisco, Santiago, Seattle, Stockholm, Sidney, Toronto, Vancouver, Washington et Yokohama.
Par Matthieu Combe
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