« La cigarette électronique est, elle aussi, cancérigène », « Dangers de la cigarette électronique : une étude japonaise confirme la présence de substances cancérigènes », « La cigarette électronique serait plus cancérigène que le tabac » titraient respectivement Les Échos, Le Huffington Post et Europe 1. A l’origine de ces articles, un rapport d’experts de l’Institut national de la santé publique japonais qui révèle que certaines marques de e-cig contiennent du formaldéhyde, de l’acroléine, du glyoxal et du méthylglyoxal. Ces 4 substances chimiques sont toxiques, le formaldéhyde étant identifié comme cancérigène. Nous avons-nous-même relayé l’information ici.
Mais très vite, des articles prenant le contre-pied ont déferlé, dénonçant une soi-disant désinformation et un traitement médiatique sensationnaliste : « Une vague de désinformation en provenance du Japon arrive sur nos côtes » pour www.ma-cigarette.fr, ou encore « Journalisme : tourner 7 fois sa souris dans sa main avant de faire un copié-collé d’une dépêche AFP » paru sur le blog de Jacques Le Houezec, tabacologue militant en faveur de la cigarette électronique comme une aide à l’arrêt du tabac.
Cette annonce serait-elle une fausse alerte ? Non, les cigarettes électroniques contiennent bien des substances toxiques et personne ne le conteste. En revanche, les pro-cigarettes électroniques s’agacent qu’une étude révélant la présence d’un seul cancérigène soit montée en épingle pour accuser la e-cig d’être cancérigène. Car l’étude ne conclue pas que la cigarette électronique est cancérigène, elle indique « seulement » que certaines d’entre elles peuvent contenir des concentrations élevées de composés carbonylés, à savoir des aldéhydes.
Ces affrontements médiatiques témoignent de la sensibilité du sujet mettant en jeu le puissant lobby du tabac face à ceux qui sont convaincus que la cigarette électronique peut libérer les fumeurs de leur tabagisme. Nul doute que l’affrontement entre fumeurs, vapoteurs, industrie du tabac, organisation de santé et gouvernements ne fait que commencer.
Par Audrey Loubens
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