La Chine prend de plus en plus l’allure d’un énorme dragon solaire.
Ce ne sont pas moins de 45 MW par jour en moyenne qui seront installés par ce dernier sur la période 2015-2019. Soit l’équivalent d’environ 4 mètres carrés de panneaux PV par seconde en non-stop, jour et nuit.
Il faut réunir les deux suivants sur le podium, le Japon (45 GW) et les USA (42 GW), pour parvenir à rivaliser avec le champion chinois dans sa course effrénée.
L’Inde va aussi connaître une croissance fulgurante. Mais néanmoins en deçà de l’objectif de 100 GW fixé par le gouvernement Modi à horizon 2022. La plupart des experts dont ceux d’IHS mais aussi ceux de Mercom Capital Group estiment que cet objectif n’est pas réaliste. L’Inde cherche à afficher sa puissance face à son grand voisin chinois, ce qui pousse les responsables politiques à afficher des chiffres très ambitieux. L’Inde, qui a mis en place 3 GW ces 5 dernières années, va installer 13 GW entre 2015 et 2019 selon IHS. Selon Mercom Capital Group 1,8 GW seront installés durant l’année 2015.
Le Royaume-Uni, pays solaire
Situation pour le moins paradoxale, c’est le Royaume-Uni (22 GW) qui va prendre le leadership de l’installation de capacités solaires en Europe. Ce qui ne peut que mettre la France, pays baigné de soleil comparativement à notre voisin d’Outre-Manche, dans une situation embarassante. Seuls 6 GW seront installés dans l’hexagone. 2 GW de moins que l’Italie et 2 GW de plus que les Pays-Bas, pays 13 fois plus petit que la France.
Même l’Allemagne, pays pourtant leader ces dernières années et qui compte aujourd’hui une puissance PV installée de 38 GW, sera devancée par la Grande-Bretagne. Le pays de Goethe installera néanmoins 14 GW supplémentaires, soit 2,3 fois plus que la France. Les autres pays européens installeront une puissance cumulée évaluée par IHS à une vingtaine de GW. Au total l’Europe parviendra à frôler les 60 GW, soit environ un tiers de moins que la Chine.
D’autres marchés seront en émergence comme le Canada, l’Afrique du sud et l’Australie qui pourrait chacun installer 7 à 8 GW durant la période considérée, le Chili (4 GW) et la Thaïlande (2 GW). Le reste du monde cumulera une trentaine de GW, principalement en Asie.
L’Egypte, qui vient de signer le 15 mars 2015 des pré-accords (MoU) pour l’installation d’un total de 6,5 GW de solaire PV, semble avoir été oubliée du rapport IHS.
La planète a franchit les 185 GW (estimation) fin 2014. Elle comptera 498 GW en 2019, soit une croissance d’un facteur 2,7. Avec le facteur de capacité mondial moyen retenu par l’institut Fraunhofer (14,8%), cette puissance installée permettra de délivrer environ 645 TWh par an. Soit 25% de plus que la demande électrique française annuelle.
Les prix des modules PV standards c-Si chuteront de 27% entre 2015 et 2019 atteignant $0.45$/W.
La révolution solaire est bel et bien en marche. Tirée par la formidable force motrice chinoise.
Par Olivier Daniélo
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