Ceux que l’on appelle déjà les liquidateurs japonais de la centrale de Fukushima Daiichi ont beau se tirer les cheveux pour solutionner une situation qui semble pour le moment inextricable, cela n’a pas empêché la Chine d’annoncer sa volonté de toujours se munir de deux centrales nucléaires à réacteurs à lit de boulets sur les côtes d’une péninsule léchant la Mer Jaune, censés être moins dangereux que les réacteurs fautifs au Japon.
Ce type de réacteur a déjà été à l’essai aux États-Unis, en Allemagne ou en Afrique du Sud, mais aucune n’est à ce jour en activité (pour causes d’abandon, de ratés ou de difficultés financières).
Contrairement à la majorité des réacteurs, qui utilisent des « crayons » de combustible, en fait des pastilles d’oxyde d’uranium empilées dans des tubes, des gaines d’alliage de zirconium, ce qui représente 2 kilos de combustible radioactif, les réacteurs à lit de boulets utilisent des unités d’uranium, chacune enrobée dans un boulet de graphite pyrolitique. Le refroidissement du réacteur est assuré par un gaz semi-inerte, le plus souvent de l’hélium, en lieu et place à l’eau utilisée habituellement. L’enrobage et le gaz limiteraient la fusion en cas de pépin, et la réaction serait plus facile à juguler dans le cas d’un arrêt volontaire ou non de la centrale. Ce système produit plus de déchets, mais significativement moins radioactifs.
Il y a tout de même un potentiel point positif à l’obstination chinoise à rester dans la voie du nucléaire : la Chine, qui est maintenant le plus gros émetteur de gaz à effet de serre de la planète (devant les États-Unis depuis 2006), de par son utilisation du charbon et des autres énergies fossiles, s’est toujours montrée très réfractaire à tout type de discussion concernant le réchauffement de la planète. Mais ces moindres émissions se feront donc au prix d’un large engagement en faveur du nucléaire en Chine, à l’heure où la communauté internationale tend à penser que le jeu du nucléaire n’en vaut peut-être pas la chandelle. Si les essais sont concluants, la Chine pourrait bien généraliser cette technologie aux 50 réacteurs qu’elle prévoit toujours de construire dans les cinq prochaines années…
M.R.
Déjà publié :
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