La chimie verte repose sur 12 principes visant à orienter la chimie vers un mode plus durable, à savoir la prévention de la pollution, la conception de molécules non toxiques, le remplacement des solvants polluants ou encore le développement de l’utilisation des ressources renouvelables au détriment du pétrole. Autant de bonnes intentions qui boostent cette chimie devenue à la mode, pour son côté écolo mais aussi parce qu’elle commence à devenir économiquement rentable et compétitive face à la pétrochimie.
La chimie verte est donc en plein essor, l’Union des industries chimiques s’est même engagée à porter la part des approvisionnements en matière biosourcée à 15% d’ici 2017. Se pose alors la question de l’approvisionnement en biomasse et le conflit entre un usage industriel et alimentaire des ressources agricoles, notamment en ce qui concerne la fécule de pomme de terre et le maïs. Le développement « intensif » de la chimie végétale, une composante majeure de la chimie verte, fait craindre un détournement des terres au profit de l’industrie. De plus, s’ajoute la problématique de l’utilisation d’eau pour les cultures, le maïs en nécessitant une grande quantité.
Toutefois, les industriels pourraient s’affranchir du problème en exploitant la biomasse lignocellulosique, c’est-à-dire issue des arbres, comme le bois ou la paille par exemple. Dans ce cas, le conflit avec l’agriculture destinée à nourrir les populations disparait. Le développement de la chimie verte permettra aussi de mettre au point de nouvelles techniques, à l’image de la Start-up française Plant advanced technologies et ses « plantes à traire ». La technologie brevetée consiste à cultiver des plantes sous serre, à les stimuler pour doper la fabrication de molécules actives présentes dans les racines afin de les extraire, le tout sans détruire la plante. Parmi ces plantes, l’Edulys est d’origine sud-américaine et produit des biomolécules qui servent dans des cosmétiques anti-âge.
Par Audrey Loubens
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