On ne le sait pas toujours mais dans l'ombre les chimistes travaillent d'arrache-pied pour rendre nos iPad et iPhones toujours plus performants. Dans cette course à l'innovation, les éléments chimiques se révèlent indispensables.
À chaque nouvelle sortie, ces outils modernes désormais bien ancrés dans notre quotidien sont disséqués et révèlent toujours une liste de composants de haute technologie.
Ce sont les véritables stars de nos mobiles. Il est vrai que leur constitution est bien souvent impressionnante…
Écran dernier cri, processeur, configuration, type de mémoire, rien n’est laissé au hasard. Évidemment, cela fait le bonheur des fournisseurs.
Pourtant, c’est bien grâce au travail des chimistes que nos smartphones et nos tablettes sont autant à la pointe. Les chimistes sont les architectes, les petites mains invisibles qui confèrent à ces interfaces tout leur génie et leur réussite.
Face aux attentes toujours plus exigeantes des constructeurs, ils doivent relever des défis complexes. Leur tâche n’est pas aisée. Parmi les problématiques à résoudre, ils ont le devoir de soulager un peu nos poches du poids de ces appareils, de les rendre plus robustes et bien sûr plus performants.
Entre les différents constructeurs, principalement Samsung et Apple, une course furieuse pour l’amélioration de ces produits fait rage. Une concurrence acharnée qui pousse les chimistes à réagir en permanence, à innover afin de trouver des solutions. Alors ils planchent sur les polymères, les molécules gazeuses et toute sorte de substances chimiques.
Voici un petit listing de ces substances chimiques qui composent les objets numériques nomades.
Tout d’abord le PVDF, un polymère fluoré fabriqué par Arkema utile à l’élaboration d’un film plastique censé vibrer par contact tactile. Ce que l’on appelle l’électronique haptique, où la science du toucher, fait partie de ces technologies qui ont bouleversé la pratique des téléphones intelligents. Arkema s’occupe en plus de la fabrication de nanotubes de carbone, composants d’additifs supposés allonger la durée de vie des batteries.
La société Solvay produit quant à elle du Polyamide haute température, un polymère particulier, capable de se substituer au métal présent dans les coques de téléphones. Elle est également en charge de la conception d’un polymère fluoré dont l’usage final est toutefois différent de celui d’Arkema. Il s’agit de polyfluorure de vinylidène dont le but est de renforcer la densité énergétique des batteries lithium ion contenu dans les téléphones portables.
Autre acteur important, BASF le leader mondial de l’industrie chimique, prépare et fournit du fer carbonyle, une poudre métallique aux propriétés électromagnétiques supérieures.
Cette poudre sert à réduire les pertes d’énergie et maîtriser l’intensité du courant dans les circuits, une fois intégrée dans des bobines. BASF toujours, en collaboration avec Ineos, met au point des polymères styréniques. La coentreprise réalise toute une gamme de polymères rigides destinée aux coques des smartphones. Les avantages des polymères styréniques sont nombreux : légèreté, rigidité, facilité de recyclage…
Et à quoi ressembleraient les écrans de ces objets numériques sans le fluor gazeux produit par l’entreprise Air Liquide ?
Ces gaz fluorés de haute pureté, présents entre le film plastique et l’écran LCD, permettent par leur action à nos écrans LCD de rester propre. Il ne s’agit pas de la seule mission d’Air Liquide. En effet, elle met aussi au service des fabricants des gaz précurseurs dans le but de réduire les dimensions des transistors.
Pour information, les polymères sont couramment utilisés par les chimistes dans le secteur industriel, notamment la plasturgie ou la thermoplastique en raison de leurs propriétés élastiques naturelles. Composé de macromolécules, le polymère est généralement organique. Il s’agit d’un élément particulièrement important constituant de nombreux objets de notre quotidien.
Le rôle des chimistes n’a pas fini de s’intensifier et l’avenir des technologies numériques semble être entre leurs mains. Dans ce contexte, impossible de ne pas songer à l’électronique organique. Une technologie naissante mais très prometteuse et dont l’innovation la plus significative serait de transformer nos tablettes et nos smartphones en « papier électronique ».
Par Sébastien Tribot, journaliste scientifique
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