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La Chan Zuckerberg Initiative veut changer le monde

Posté le 29 juin 2016
par Matthieu Combe
dans Informatique et Numérique

A l'occasion de la naissance de leur fille Max, le 1er décembre 2015, les époux Mark Zuckerberg et Priscilla Chan ont annoncé la création de la Chan Zuckerberg Initiative, une entreprise à orientation caritative et éthique visant à répondre à de grands enjeux de développement. La permière entreprise financée assurera la formation de développeurs de logiciels en Afrique.

Le  premier projet commercial soutenu par la Chan Zuckerberg Initiative a été annoncé le 16 juin 2016. D’un financement de 24 millions d’euros, il est destiné à Andela, une start-up installée à Nairobi (Kenya) et à Lagos (Nigeria). L’objectif : assurer la formation de développeurs de logiciels dans ces deux pays et les mettre en contact avec des employeurs, notamment les géants américains d’Internet. Grâce à ces financements, Andela projette d’ouvrir de nouveaux centres dans d’autres pays africains, pour une meilleure égalité des chances. Créée en 2014, Andela ambitionne de former 100.000 développeurs de très haut niveau en Afrique dans les 10 prochaines années.

Lumière sur la Chan Zuckerberg Initiative

La Chan Zuckerberg Initiative est une Limited liability company (LLC), un statut juridique qui permet des investissement flexibles dans des entreprises, start-up et associations, mais aussi d’entreprendre des actions de lobbying et de financer des partis politiques.

Pour financer leur fonds d’investissement, les époux se sont engagé à donner, au court de leur vie, 99% de leurs parts dans l’entreprise Facebook, soit environ 45 milliards de dollars (41 milliards d’euros). Dans un premier temps, les époux annoncent un soutien à leur initiative à hauteur d’un milliard de dollars par an durant les 3 premières années.

Dans un message posté sur Facebook, sous forme de lettre à leur fille, le couple explique que cette entreprise repose sur deux idées : « la promotion du potentiel humain et la promotion de l’égalité ». Ainsi, les projets financés s’attacheront à développer les énergies propres, l’entreprenariat et l’équité, à éradiquer les maladies à travers la recherche médicale, à fournir des soins médiaux de base pour tous, à connecter l’ensemble de la planète à Internet, à éliminer la pauvreté et la faim et à assurer la paix mondiale.

Pour relever ces défis, les investissements seront « à long terme, sur des périodes de 25, 50 ou même 100 ans ». « Nos premiers domaines d’intervention seront l’apprentissage personnalisé, la guérison des maladies, la connexion à Internet et le développement de communautés fortes », assurent  Mark Zuckerberg et Priscilla Chan.

Selon le couple, Internet est un moyen de développement ultime. « Il fournit l’éducation si vous ne vivez pas près d’une bonne école. Il fournit des informations médicales sur la façon d’éviter les maladies ou élever des enfants en bonne santé si vous ne vivez pas près d’un médecin. Il fournit des services financiers si vous ne vivez pas près d’une banque. Il donne accès à des emplois et des opportunités si vous ne vivez pas dans une bonne économie ». D’où l’accent qui sera mis sur son développement, pour une plus grande égalité des chances. Le chemin sera long : plus de 4 milliards de personne n’ont pas encore accès à Internet.

Facebook : Zuckerberg reste le principal maître à bord

Mark Zuckerberg pourra entreprendre ce projet, sans se soucier de perdre son influence au sein de Facebook. En effet, les investisseurs ont adopté fin avril 2016 un mécanisme lui permettant de vendre progressivement au moins un tiers de ses actions sans perdre le moindre pouvoir de vote au conseil d’administration. Pour cela, de nouvelles actions dites de « type C » seront créées. Elles donneront droit à des dividendes mais ne seront associées à aucun droit de vote. Deux actions de type C seront émises pour chaque action de types A et B détenues, ce qui permettra à Zuckerberg de vendre ses seules actions de type C, et conserver ainsi l’ensemble de ses droits de vote. Il détient encore 76% des actions de type A et B du groupe.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique


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