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La chaleur extrême, risque accentué par le changement climatique

Posté le 28 novembre 2023
par Matthieu Combe
dans Environnement

Le 8e rapport annuel du Lancet Countdown sur la santé et le changement climatique met en lumière l’augmentation des risques dus à la chaleur extrême. D’ici 2050, le monde pourrait connaître une très forte hausse des décès liés à la chaleur.

L’été 2023 est l’été le plus chaud au niveau mondial depuis au moins 100 000 ans, annonçait récemment le service Copernicus ECMWF pour le changement climatique. Si l’année 2023 n’a pas fini de battre tous ses records, en 2022, la population a été exposée en moyenne à 86 jours de fortes températures dangereuses pour la santé, d’après le 8e rapport annuel du Lancet Countdown sur les impacts sanitaires du changement climatique. 60 % d’entre eux ont eu deux fois plus de chances de se produire à cause du changement climatique.

Ce rapport annuel dirigé par l’University College London a réuni 114 experts issus de 52 institutions de recherche et agences de l’ONU du monde entier. Alors que la COP28 qui se tient à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre consacrera une journée aux liens entre climat et santé, « tout espoir n’est pas perdu », indique le Dr Marina Romanello, directrice exécutive du Lancet Countdown à l’University College London. « Si les négociations climatiques engendrent une suppression progressive équitable et rapide des énergies fossiles, accélèrent l’atténuation et soutiennent les efforts d’adaptation en matière de santé, l’ambition de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement mondial à 1,5°C reste atteignable, tout comme un avenir sain et prospère », analyse-t-elle.

Mourir de la chaleur n’est plus exceptionnel

Les personnes âgées meurent de plus en plus de la chaleur. Le nombre de décès lié aux hautes températures observé chez les plus de 65 ans a en effet augmenté de 85 % entre 2013 et 2022, comparé à la période 1991-2000. En l’absence de changement climatique et en ne comptabilisant que l’évolution démographique, la hausse n’aurait été que de 38 %, partage le Lancet Countdown.

La mortalité due à la chaleur devrait s’amplifier. D’ici 2050, le monde pourrait connaître une hausse de 370 % de ces décès dans le cas d’un réchauffement climatique limité à 2°C. D’ici la fin du siècle, l’augmentation atteindrait même 683 %. Si les hommes et les femmes comptent sur la protection de leur système de santé pour se protéger des effets du changement climatique, ils pourraient néanmoins être déçus. En effet, le réchauffement actuel de 1,14°C par rapport à l’ère préindustrielle met déjà à rude épreuve certains systèmes de santé. « 27 % (141/525) des villes interrogées s’inquiètent à l’égard des systèmes de santé qui sont dépassés par les conséquences du changement climatique », relève le rapport.

La chaleur met également en péril le système économique. « L’exposition à la chaleur a aussi provoqué la perte de 490 milliards d’heures de travail potentielles à l’échelle mondiale en 2022 », calculent les auteurs. La hausse atteint quasiment 42 % par rapport à la dernière décennie des années 1900.

La mortalité liée à la chaleur va encore augmenter

Si la hausse des températures atteint 2°C à la fin du siècle, les décès liés à la chaleur devraient augmenter de 370 % d’ici 2050. « L’exposition à la chaleur devrait accroître de 50 % le nombre d’heures de travail potentielles perdues à l’échelle mondiale », abonde le rapport.

La hausse de la température s’accompagnera en plus du renforcement de l’insécurité alimentaire et hydrique, ainsi que de l’accélération de la diffusion des maladies infectieuses mortelles, comme les maladies diarrhéiques ou la dengue. En parallèle, la multiplication des événements climatiques extrêmes finira d’amplifier les risques. « Nous devons nous attacher à la prévention primaire et traiter les causes profondes du changement climatique, en accélérant rapidement l’atténuation dans tous les secteurs d’activité afin de garantir que l’ampleur des dangers pour la santé ne dépasse pas la capacité d’adaptation des systèmes de santé », prévient Stella Hartinger, directrice du centre régional Lancet Countdown pour l’Amérique latine.


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