L’Arcep, le régulateur des télécoms, a autorisé des tests grandeur nature de la 5G dans 9 villes : Lyon, Bordeaux, Lille, Douai, Montpellier, Nantes, Le Havre, Saint-Etienne et Grenoble. Avec cette cinquième génération 5G, il sera possible de disposer d’un débit de 1 Gbit/s pour le téléchargement et de 500 Mbit/s pour envoyer des fichiers.
Officiellement, la couverture devrait être excellente, accessible dans 95 % des lieux et à tout moment. Ces tests permettront justement de le confirmer ou non. Ils ont également vocation à organiser la cohabitation entre les différents acteurs (opérateurs, mais aussi acteurs industriels, d’infrastructures à connecter, etc.), de tester les modèles d’affaires et d’analyser les retours d’expériences quant au déploiement du réseau.
Si l’on se réfère à un rapport de l’Union internationale des télécommunications, la cinquième génération mobile s’articulera autour de trois usages majeurs :
- Les communications entre de multiples appareils et capteurs connectés avec des besoins de qualité de service variés. C’est ce qu’on appelle le mMTC (Massive Machine Type Communications). Dans cette catégorie, on trouve la domotique, la ville intelligente, l’Internet des objets, la navigation par GPS qui sera optimisée avec la triangulation des antennes relais 5G…;
- Les connexions à très haut débit à l’intérieur des bâtiments et en extérieur avec une exigence de qualité, quel que soit l’endroit où l’on se trouve. Les experts parlent d’eMBB (Enhanced Mobile Broadband. Typiquement, l’internet mobile grand public. On pourra regarder une vidéo 4 ou 8 K sur son smartphone assis dans son canapé ou dans sa voiture.
- Les échanges hyper fiables pour des besoins critiques avec une très faible latence (inférieur à une milliseconde). C’est l’objectif de l’uRLLC (Ultra-reliable and Low Latency Communications). Cette famille regroupe des applications industrielles, des systèmes de sécurité…
« Nous voulons que la France soit une terre pionnière pour tester le modèle économique. Il y a derrière des enjeux importants de compétitivité » a expliqué à l’Usine Nouvelle, le président de l’ARCEP. Mais la course à la 5G est internationale !
Il y a quelques semaines, les Émirats arabes unis – l’un des premiers pays à avoir mené des essais 5G – ont autorisé la mise en œuvre et l’utilisation des technologies 5G. Pendant ce temps, la Corée du Sud et le Japon poursuivent leurs déploiements 5G en vue des Jeux olympiques de 2018 et 2020. Quant à l’Europe, ses 28 États membres ont signé un accord phare pour la création commune d’un réseau 5G. Enfin, la Chine a décidé d’investir plus de 400 milliards de dollars dans l’infrastructure 5G.
Résultat, les premiers smartphones 5G devraient être disponibles dès 2019, soit un an plus tôt que prévu. Selon Ericsson, en 2023, 20 % de la population mondiale aura accès à une connexion téléphonique 5G.
En attendant, il y a encore des zones blanches et grises dans l’hexagone ! Environ 4000 communes sont encore très mal couvertes. Certaines n’ont même pas la 2 G ! L’État, le régulateur (ARCEP) et les opérateurs sont parvenus pour combler ces trous dans la couverture nationale. Les opérateurs devraient accélérer leurs déploiements d’antennes quitte à mutualiser ces déploiements. Soit un investissement de 3 milliards d’euros sur 5 ans.
Mais ce n’est pas la première qu’un gouvernement annonce la fin des zones blanches et grises…
Philippe Richard
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