La 5G sera le carburant du monde hyperconnecté qu’on nous promet dans quelques années : smartphone, casque de réalité virtuelle, bracelets connectés, capteurs professionnels…
Mais comme pour le déploiement du Linky, l’arrivée prochaine de la 5G suscite des inquiétudes. En avril dernier, une députée LR a interpellé la ministre de la Santé sur les potentiels risques sanitaires liés au développement de la 5G. En Belgique, la ministre bruxelloise de l’Environnement s’inquiète que ses concitoyens soient pris pour « des souris de laboratoire », rapportait le journal L’Echo fin mars.
Jusqu’à présent, la Commission européenne a refusé d’examiner les effets de la 5G sur la santé humaine. En juillet 2018, Nicola Caputo, du Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement européen, avait demandé si la Commission européenne avait l’intention de créer un groupe de travail européen de scientifiques indépendants et impartiaux sur les champs électromagnétiques pour examiner les risques sanitaires.
Dans sa réponse, la Commission européenne a déclaré qu’« en vertu de l’article 168 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, la responsabilité première de la protection de la population contre les effets nocifs potentiels des champs électromagnétiques incombe aux États membres, y compris le choix des mesures à adopter en fonction de l’âge et du statut sanitaire« . À chacun de se débrouiller avec ses normes et responsabilités.
En France, la limite d’émissions fixées par l’ANFR (Agence nationale des fréquences) s’appuie notamment sur une expertise collective sur les radiofréquences produite en 2009 par l’Anses. Même constat d’ailleurs aux États-Unis. La Federal Communications Commission se base toujours sur une norme adoptée en 1996 et s’inspirant en partie de celles adoptées il y a 30 ans par un groupe privé basé en Allemagne.
Pas d’effets sanitaires selon l’OMS
Mais de nombreux scientifiques s’inquiètent de l’arrivée de la 5G. Dès 2017, 180 scientifiques et médecins de différents pays avaient demandé un moratoire sur son déploiement jusqu’à « ce que des études d’impact sanitaires et environnementales sérieuses et indépendantes aient été réalisées préalablement à toute mise sur le marché ».
Selon eux, « la 5 G augmentera considérablement l’exposition aux champs électromagnétiques de radiofréquences (RF-CEM) et s’ajoutera au brouillard électromagnétique déjà produit par la 2 G, 3G, 4G, Wi-Fi, etc., exposition dont il a été prouvé qu’elle est nocive pour les humains et pour l’environnement » : accroissent du risque de cancer, du stress cellulaire, changements structurels et fonctionnels du système reproductif, déficits d’apprentissage et de mémoire…
Mais malgré des milliers d’articles scientifiques sur le sujet, il y a toujours des doutes. S’appuyant sur un examen approfondi de la littérature scientifique, l’OMS a conclu que les données actuelles ne confirment en aucun cas l’existence d’effets sanitaires résultant d’une exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité. C’est la raison pour laquelle le CIRC (l’agence de recherche sur le cancer de l’OMS) a classé ces ondes comme « peut-être cancérogènes » pour l’homme.
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