Un sondage Ipsos UK commandé par Earth4All et la Global Commons Alliance révèle une profonde préoccupation des citoyens du G20+ face à l'état de la planète.
Et si l’écocide devenait réellement un crime pénal dans la plupart des pays ? Mené auprès de 22 000 personnes dans 22 pays, dont 18 pays du G20, un sondage Ipsos UK commandé par Earth4All et la Global Commons Alliance montre un soutien massif pour la criminalisation des atteintes à l’environnement. Ainsi, 72 % des participants estiment que les actions qui causent des dommages graves à l’environnement et au climat devraient être criminalisées. Ce sondage paraît dans un contexte où des lois criminalisant les atteintes environnementales, telles que l’écocide, commencent à voir le jour dans plusieurs pays, dont la Belgique, le Chili et la France.
Selon l’étude, près des trois quarts des personnes interrogées dans 18 pays du G20 voudraient pénaliser les décisions des gouvernements et des entreprises nuisant gravement à la nature. En ce sens, la majorité des citoyens des pays du G20 demande des actions concrètes pour la protection de la planète. Owen Gaffney, co-leader de l’initiative Earth4All, se félicite que « la majorité des gens veulent protéger les biens communs mondiaux et 71 % estiment que des actions urgentes doivent être prises immédiatement ».
L’urgence de la situation environnementale
Les résultats témoignent d’une anxiété croissante des citoyens vivant dans les plus grandes économies de la planète. Ainsi, 59 % des répondants déclarent être très ou extrêmement inquiets de l’état actuel de l’environnement. Ce chiffre a légèrement augmenté depuis une enquête similaire menée en 2021. De plus, 69 % des personnes interrogées estiment que la planète approche de points de bascule critiques pour le climat et la biodiversité, à cause des activités humaines.
L’enquête met aussi en lumière des perceptions différentes des risques environnementaux suivant les sexes. Les femmes semblent ainsi plus inquiètes que les hommes pour l’avenir de la planète. Si elles sont 62 % à se dire très préoccupées par l’état actuel de la nature, c’est le cas de seulement 56 % des hommes. Elles défendent également davantage la prise de mesures radicales pour résoudre les problèmes environnementaux dans la prochaine décennie (74 % contre 68 % des hommes).
L’étude montre enfin d’importantes disparités géographiques. Les citoyens des économies émergentes, comme l’Inde (87 %), la Chine (79 %) ou l’Indonésie (79 %), se sentent plus exposés aux risques climatiques que ceux vivant en Europe ou aux États-Unis. Cette exposition perçue aux risques environnementaux y provoque une demande plus forte pour une action immédiate.
Des segments de la population prêts à agir
L’enquête a segmenté les répondants en cinq segments distincts en fonction de leurs attitudes envers la protection de la planète. Les Planetary Stewards, par exemple, sont ceux qui sont les plus engagés dans la lutte pour le climat. Ce groupe, composé principalement de personnes issues de pays émergents comme le Brésil, l’Argentine ou le Kenya, estime que des changements systémiques sont nécessaires pour faire face aux défis environnementaux. C’est le groupe le plus présent en France (27 %).
Les Concerned Optimists partagent une forte inquiétude tout en restant optimistes quant à la possibilité d’améliorer la situation grâce à des actions rapides. Les Steady Progressives, quant à eux, prônent des réformes plus progressives. Enfin, les Climate Sceptics et les Unengaged représentent une minorité (13 % des répondants) qui s’oppose ou se désintéresse des politiques environnementales.
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