Pour l’instant, l’IA générative (ou GenAI) est encore loin d’être optimisée et capable de générer du contenu de qualité. « The hype is here, the revenue is not » répètent à l’envi des analystes financiers.
En quelques mois, l’intelligence artificielle générative s’est imposée comme une technologie disruptive. Selon McKinsey, elle a le potentiel de générer une valeur annuelle supplémentaire de 200 à 340 milliards de dollars pour le secteur bancaire, et jusqu’à 660 milliards de dollars dans celui de la vente au détail et des biens de consommation.
Pour Sam Altman, PDG d’OpenAI (éditeur de ChatGPT), les outils alimentés par l’IA changeront notre façon d’aborder le travail et la vie sur des dizaines de fronts, y compris l’innovation d’entreprise. « Ce sera la plus grande technologie que l’humanité ait jamais développée », a-t-il affirmé lors d’une interview en 2023.
Peut-être. Pour l’instant, l’excitation suscitée par l’IA – et en particulier la GenAI – s’est transformée en hystérie. Toutes les entreprises de la tech et des startups ont multiplié à l’envi les annonces estampillées IA (et c’est encore plus vendeur avec « GenAI »…). Principal objectif : attirer des investisseurs. Mais le réveil commence à être douloureux.
Malgré ses avancées impressionnantes, cette technologie repose sur des bases fragiles. Alors que les acteurs en amont, notamment les géants du GPU comme Nvidia, profitent d’une manne financière grâce à l’explosion de la demande de calcul, les développeurs en aval qui utilisent des modèles d’IA peinent à traduire cette solution en gains de productivité tangibles ou en flux de revenus.
Défis majeurs
L’intérêt des entreprises pour l’IA et la GenAI n’est plus à démontrer. Cependant, si l’intérêt est grand, l’adoption réelle reste très faible, ce qui indique que ces technologies n’en sont qu’à leurs débuts. Différents défis seront à relever.
Pour les professionnels, le principal challenge est de comprendre « où et comment » intégrer efficacement la GenAI. Cela passera nécessairement par des analyses de rentabilité, en évaluant les risques et en effectuant des tests de validation avant d’intensifier les déploiements. Cette approche prudente permettra aux entreprises d’exploiter la GenAI de manière stratégique, en maximisant les avantages tout en atténuant les inconvénients potentiels.
La sécurité (et l’éthique) reste un second défi pour celles qui s’aventurent dans la GenAI. Il sera essentiel de sécuriser les données de formation, en veillant à ce qu’elles soient exemptes d’erreurs et de biais. Sans parler des risques de fuites de données lorsqu’on utilise ChatGPT. Récemment, le New York Times a révélé que le réseau informatique d’OpenAI avait été piraté… au premier trimestre 2023. L’éditeur semble plus bavard pour évoquer et teaser sur la puissance de son futur modèle GPT-5 que sur cette faille de sécurité…
Malgré ces deux défis majeurs, la GenAI devait initialement changer la donne en mettant une IA puissante à la portée de tous. Elle devrait favoriser des améliorations spectaculaires dans trois domaines.
- Le support client : Des interactions plus intelligentes et plus rapides avec des services aux clients et aux employés alimentés par l’IA.
- Le travail créatif : Génération de musique, d’images et de vidéos à partir de simples invites (ou prompts en anglais).
- La productivité des développeurs : Accélération de l’écriture du code, des tests et de l’automatisation.
À mesure que les entreprises se familiariseront avec les capacités de l’IA, le taux d’adoption progressera, passant des applications de base à des processus plus transformateurs pilotés par l’IA qui pourraient avoir un impact significatif sur les pratiques de l’industrie et l’efficacité opérationnelle. C’est à ce moment qu’une killer app verra peut-être le jour.
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