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L’Europe teste un portefeuille numérique pour renforcer et prouver son identité

Posté le 16 octobre 2024
par Philippe RICHARD
dans Informatique et Numérique

D’ici 2026, l’Union européenne va déployer l’identité numérique européenne (eID). Ce nouveau système permettra de stocker, d’afficher et de vérifier les informations d’identification. Avec une seule application, les citoyens pourront gérer leurs finances, accéder à des services, signer des contrats, voyager…

Avec l’exploitation malveillante de l’IA pour créer de faux comptes et identités, il devient de plus en plus difficile de s’assurer que nous avons affaire à la bonne personne. C’est un enjeu de sûreté nationale. Mais certaines entreprises privées cherchent également à reconnaître les faux passeports dans le cadre de leur activité.

Pour les faussaires, reproduire des passeports français est de devenu quasi impossible, car plus de 100 niveaux de sécurité sont intégrés dans ce sésame biométrique. Mais les cartes d’identité restent plus faciles à copier, ce qui attire toujours les malfrats.

La situation devrait se corser pour eux avec l’arrivée dès 2026 de l’identité numérique de l’UE ou eID. Ce « portefeuille numérique » sera disponible pour les citoyens, les résidents et les entreprises de l’UE qui souhaitent s’identifier ou fournir une confirmation de certaines informations personnelles. Elle pourra être utilisée pour les services publics et privés, en ligne et hors ligne, dans toute l’UE.

L’inventeur du web

L’identité numérique de l’UE pourra être utilisée dans de nombreux cas. Par exemple, pour des services publics tels que la demande d’un certificat de naissance, la déclaration d’un changement d’adresse, l’ouverture d’un compte bancaire, la déclaration d’impôts… Elle facilitera la location d’une voiture à l’aide d’un permis de conduire numérique et la réservation dans un hôtel.

« Les citoyens auront à tout moment un contrôle total sur les données qu’ils partagent et sur les personnes qui les communiquent », affirme la Commission européenne. Des projets pilotes à grande échelle sont en cours pour tester les spécifications techniques et les prototypes de logiciels du portefeuille d’identité numérique de l’UE dans divers secteurs et dans plusieurs pays européens.

Ces projets pilotes visent notamment à évaluer la facilité d’utilisation du portefeuille dans des scénarios tels que l’accès aux services gouvernementaux, l’ouverture de comptes bancaires et la facilitation de paiements en ligne sécurisés, avec la participation d’entreprises privées et d’autorités publiques de la Norvège, de l’Islande et de l’Ukraine.

L’eID n’est pas le premier projet dont l’ambition est de redonner le pouvoir aux citoyens à propos du partage des données personnelles. En 2020, Tim Berners-Lee, créateur du World Wide Web, crée sa start-up Inrupt et lance un projet de logiciel libre, appelé Solid.

L’idée est que les internautes disposent d’un magasin de données privées et qu’ils choisissent les organisations qui peuvent y accéder, dans quel but et pour combien de temps.

Appelée « Personal Online Data Stores » (PDS), cette solution a été reprise par deux entreprises, Graphmetrix et Digita. En Belgique, Athumi travaille sur plusieurs projets utilisant Solid. Son premier projet a été lancé en 2023 en collaboration avec la société de recrutement Randstad, avant d’être déployé avec d’autres sociétés de recrutement. En 2024, Athumi prévoit d’étendre cette application à 30 000 utilisateurs.


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