Un appel d’offres en mai
Gani Sadibekov, le vice-ministre de l’Energie kazakh, a annoncé qu’un appel d’offres sera organisé en mai pour installer 1 GW d’énergies renouvelables dans le pays. Aujourd’hui les Enr ne représentent que 1% de la production d’électricité. Une part que le gouvernement s’est engagé à élever à 30% en 2030 et 50% en 2050. Des objectifs ambitieux qui s’appuient sur la chute des coûts des Enr et un potentiel très important. En effet, l’exploitation du potentiel éolien des seules régions capitale et Fort-Shevchenko (5% du territoire) suffirait à couvrir les besoins électriques du pays. Cette annonce intervient quelques mois après l’Expo 2017 Astana Future Energy, qui avait pour but d’attirer les investisseurs sur ce marché naissant.
Autre argument en faveur d’un renouvellement du mix électrique : l’âge des centrales. Ces dernières, à 85% alimentées par des énergies fossiles, ont pour la plupart été construites sous l’ère soviétique. Le parc affiche aujourd’hui une moyenne d’âge de 35 ans. Or, les récents appels d’offres internationaux (Mexique, Abou Dhabi, Chili, Arabie Saoudite) ont battu tous les records en terme de prix. De plus, la guerre commerciale qui a fait rage dans le secteur mondial photovoltaïque s’est traduite par une surproduction de la production chinoise de panneaux solaires qu’il faut bien écouler. Des arguments qui peuvent expliquer l’intérêt d’Astana pour rééquilibrer son parc électrique.
Etat rentier
Cette campagne de communication gouvernementale ne doit pas faire oublier que le Kazakhstan reste avant tout un pays dépendant du pétrole. Il représente 50% du PIB auxquels il faut ajouter l’industrie extractive. En effet, ce pays d’Asie recèle de nombreux minerais, notamment de l’uranium dont il est de loin le premier producteur mondial. Il est d’ailleurs un des fournisseurs des centrales nucléaires françaises, Orano (ex-Areva) exploitant les mines de Muyunkum et Tortkuduk avec l’entreprise publique locale Kazatomprom depuis 1996.
Les ressources naturelles abondantes du Kazakhstan l’ont posé de fait comme un fournisseur multi-énergies. Il exploite toutes les énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon), participe au nucléaire grâce à l’uranium, et mise désormais sur l’installation d’énergies renouvelables, avant peut-être d’en produire.
Romain Chicheportiche
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