L’été prochain, la France accueille la 33 ème édition des jeux olympiques d’été. Un événement planétaire, avec des moyens technologiques mis en œuvre à grande échelle : parmi eux les drones, qui vont permettre aux organisateurs de gérer différents aspects de cette compétition, organisée tous les quatre ans.
L’organisation des jeux olympiques est une responsabilité immense pour le pays hôte, en termes de préparation, de gestion et de sécurité. Aussi bien pour ceux qui organisent, que pour ceux qui participent, les athlètes.
Pour les organisateurs, la mise en place de centaines d’épreuves dans un périmètre réduit, dans et aux abords d’une ville (certaines épreuves auront lieu loin de Paris, comme le surf organisé à Tahiti), est un défi géographique, mais aussi un défi sécuritaire, alors que des millions de personnes viendront en juillet 2024 à Paris pour assister à une ou plusieurs épreuves. Le village olympique, qui doit accueillir la majorité des 15 000 athlètes sur près de 50 hectares, est également un chantier immense en termes de sécurité.
Pour tous ces chantiers, l’utilisation de drones s’avère aujourd’hui indispensable. Mais réglementée. Le conseil constitutionnel a validé la possibilité d’utiliser les images fournies par les drones, pour lutter contre les “risques d’atteinte à l’ordre public”. Cet article de loi, préalable obligatoire à la mise en place de la surveillance par drone, prend la forme d’une expérimentation, dont la date de fin est connue (31 juin 2025), mais qui a soulevé contre elle la voix de nombreuses organisations, craintives quant aux atteintes potentielles aux libertés individuelles.
Ceci étant, la principale avancée juridique consiste à entériner l’usage de drones dans l’espace public, ce qui constitue déjà un virage majeur pour ces technologies, jusque-là cantonnées aux espaces privés.
Les objectifs liés à l’utilisation des drones, mais aussi des caméras installées un peu partout dans les centres urbains, sont multiples :
- détection en temps réel des mouvements de foule ;
- détection des goulets d’étranglement dans les transports ;
- détection des comportements estimés suspects (bien qu’il soit périlleux de définir ce qu’est un comportement suspect).
Ce virage technologique en termes de gestion de la sécurité est corrélé à l’utilisation d’autres technologies, au premier rang desquelles l’intelligence artificielle, qui permet de traiter de grandes quantités de données et d’en extraire des informations pertinentes en fonction des objectifs recherchés. L’article de loi relatif à l’utilisation des images captées par des caméras ou des drones exclut aujourd’hui l’utilisation de la reconnaissance faciale.
Il faut également se préparer à ce que les drones puissent être utilisés de manière malveillante. L’utilisation de drones pour mener des attaques coordonnées se développe de plus en plus. On peut d’ailleurs le voir régulièrement à travers les informations publiées sur la guerre menée par la Russie en Ukraine. La menace d’une attaque de drones est prise très au sérieux par les organisateurs, qui ont notamment confié la tâche de prévenir ce péril à une entreprise française, EXAVISION. Cette dernière développe des caméras thermiques qui permettent de contrer les drones malveillants.
Enfin, les drones auront aussi un rôle clé dans la diffusion des épreuves sportives, en proposant des images avec un recul et un angle impossible à mettre en œuvre avec les caméras classiques. L’utilisation de drones pour filmer les épreuves est déjà courante dans de nombreux sports, mais va être généralisée aux prochains jeux olympiques, et associée à la captation réalisée par les caméras au sol, permettra aux téléspectateurs de suivre les épreuves via l’angle de leur choix, en réel, ou en réalité virtuelle.
Pour résumer, les prochains jeux olympiques permettent la généralisation de nouvelles technologies, dont les drones font partie : la popularité et la dimension de l’événement permettent d’étendre ces usages, temporairement à priori.
Par Pierre Thouverez
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