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Les jeux vidéos peuvent être des dispositifs médicaux !

Posté le 27 septembre 2017
par Matthieu Combe
dans Informatique et Numérique

Genious Healthcare a présenté ses jeux-vidéos thérapeutiques aux 5e rencontres du Progrès Médical, le 18 septembre à Paris. Des jeux qui s'adressent aux patients et qui leurs permettent de suivre leurs progressions, aux côtés de leurs médecins.

«On n’est pas dans le bien-être, mais dans la santé», assure Pierre Foulon, Directeur du pôle numérique e-santé du groupe Genious. Très loin des applications bien-être, son jeu X-TORP, destiné aux patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou de pathologies assimilées est reconnu comme un dispositf médical de Classe 1 et bénéficie du marquage CE. Il permet de mesurer les effets de la maladie tout en pratiquant sa mémoire, en faisant une activité physique et en s’amusant. Pour le patient, il est possible de jouer avec sa famille ou des amis. De quoi favoriser le lien social, essentiel dans la lutte contre la maladie.

Curapy, la plateforme de jeux-vidéos thérapeutiques

Le jeu est disponible sur la plateforme de jeux-video thérapeutiques Curapy.com. Les jeux qui y sont proposés permettent de soigner différemment, de solliciter les patients sur des aspects physiques, mais aussi cognitifs. «Le patient va se libérer et faire une séance de rééducation tout en prenant du plaisir», se félicite Pierre Foulon.

D’ores et déjà, Curapy est en relation avec 5.000 professionnels de santé. Et environ 1.000 patients utilisent la solution. La plateforme est libre et gratuite pour les professionnels de santé. «Notre marché est sur le patient», explique Pierre Foulon. Mais le dispositif est clairement abordable. L’entreprise propose ainsi un accès gratuit aux jeux. Pour obtenir les résultats et progresser, l’abonnement monte à 5 euros par mois. Et pour pouvoir communiquer sur ces résultats avec son professionnel de santé, il faudra débourser 10 euros par mois au total.

L’évolution de la maladie peut-être suivie grâce à une interface intuitive.

Des jeux-videos pas comme les autres !

Pour développer un nouveau jeu, l’entreprise passe par une lourde charge administrative. D’abord, il faut définir des objectifs thérapeutiques à atteindre. «Ils portent sur le cognitifs, sur le physique et on rajoute les tests classiques de mesure d’évolution de la maladie», précise Pierre Foulon. Il faut ensuite créer les thérapies numériques, valider cliniquement l’efficacité et mesurer l’efficacité médico-économique de cette innovation sur le système de santé. «Tous nos essais cliniques et résultats sont publiés dans des revues scientifiques», assure le directeur. Il faut enfin travailler sur la conformité réglementaire.

L’entreprise dispose actuellement de plusieurs jeux en expérimentation clinique. Par exemple, Toap Run va travailler sur les troubles de la marche et de l’équilibre, une expérimentation clinique est en cours sur la maladie de Parkinson. JeMime s’adresse aux enfants autistes, Memo s’attaque aux troubles cognitifs,  Ergotact à la rééducation du membre supérieur post-AVC et VisioNum à la rééducation orthoptique.

Le jeu X-TORP a été validé cliniquement au CHU de Nice comme outil de mesure d’évolution de la maladie d’Alzheimer. Les résultats ont été publiés dans le Journal of Alzheimer’s Disease en août 2016. X-TORP fait actuellement l’objet d’une nouvelle étude auprès de 180 patients, en PACA et en Ile-de-France. Ces tests sont encadrés par le Professeur Philippe Robert et le Professeur Bruno Dubois, deux références sur la maladie d’Alzheimer.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique


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