11 mars 2011 : un tremblement de terre de magnitude 9,0, dont l’épicentre se situe à 130 kilomètres au large à l’est de Sendai, au nord-est de l’île de Honshu, secoue le Japon. Le séisme en lui-même ne provoque que peu de dégâts et de victimes, contrairement au tsunami qu’il a engendré, ravageant près de 600 kilomètres de côtes, provoquant de très nombreuses destructions dans bon nombre de villes et zones portuaires, ainsi que la catastrophe nucléaire dans la centrale de Fukushima Daiichi, malheureusement toujours en cours.
En pleine apocalypse, des centaines de milliers de Japonais ont tout perdu en quelques minutes, ou ont dû quitter précipitamment leur domicile, se retrouvant souvent sans argent, sans papiers… et sans carte bleue. Ces rescapés se sont vu privés de tout moyen d’accès à leur compte en banque, et ce durant plusieurs jours, compliquant encore la situation d’extrême précarité dans laquelle ils se sont retrouvés.
Contexte post-tsunami
Un distributeur automatique de billets sans carte bleue aurait, dans ce contexte dramatique, facilité les retraits d’argent des sinistrés. C’est notamment en s’appuyant sur cet exemple que la banque japonaise Ogaki Kyoritsu a annoncé, mercredi dernier, sa volonté d’introduire dans son réseau les premiers distributeurs automatiques biométriques, fonctionnant sans carte bleue, d’ici le mois de septembre prochain.
Le porte-parole de la banque a indiqué que les retraits d’espèces, ainsi que d’autres transactions bancaires, seraient disponibles en plaçant tout simplement sa paume sur un lecteur biométrique, rendant inutile et obsolète la carte bleue ou le livret de banque. Il suffira au client de se présenter au préalable dans une des succursales de la banque nippone pour scanner une première fois sa paume, enregistrer quelques informations personnelles telles que sa date de naissance, pour enfin relier l’ensemble de ces données aux comptes en banque du client.
Cartographie du réseau veineux
Une fois la paume posée sur le scanner, une cartographie du réseau veineux de la paume du client est réalisée, réseau veineux dont le caractère quasi-unique en fait un outil biométrique efficace et sûr, au même titre qu’une empreinte digitale. Cette méthode est d’ailleurs déjà utilisée dans certaines banques japonaises, banques dans lesquelles l’authentification du client se fait en couplant le résultat du scanner à d’autres moyens plus traditionnels.
Ces distributeurs ne sont pas les premiers à utiliser une authentification biométrique : la banque russe Sperbank utilise par exemple un système de reconnaissance vocale. Le client doit néanmoins utiliser sa carte bleue pour effectuer un retrait d’espèces, en parallèle à l’identification biométrique. Les clients de la banque japonaise, basée dans la préfecture de Gifu, n’auront eux qu’à entrer leur date de naissance, apposer leur paume sur le lecteur, puis composer leur code secret à quatre chiffres.
Par Moonzur Rahman
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