L'Agence japonaise d'exploration spatiale (Jaxa) a annoncé jeudi avoir réussi une avancée technique majeure pour la réalisation à terme d'une centrale solaire spatiale, en parvenant à convertir et transmettre de l'électricité par micro-ondes sur une distance de 55 mètres, un succès présenté comme inédit.
« C’est la première fois qu’est envoyé ainsi l’équivalent d’une puissance de 2 kilowatts par micro-ondes vers une petite cible, en utilisant un dispositif de contrôle de la directivité », a expliqué à l’AFP un porte-parole de la Jaxa.
Le Japon rêve depuis les années 1980 de produire de l’électricité au niveau interstellaire et de l’envoyer ensuite vers la Terre, s’affranchissant ainsi d’une météo capricieuse et des cycles jour/nuit qui empêchent d’exploiter à plein l’énergie du Soleil.
Un ambitieux projet a été lancé en 2009, après des recherches débutées en 1998.
Concrètement, des vastes panneaux photovoltaïques, à l’instar de ceux employés au sol, convertiront l’énergie des rayons du soleil en électricité, avec une capacité annuelle cinq à dix fois supérieure à aire identique.
Ce courant électrique sera à son tour transformé en flux énergétique transmis par faisceau laser ou micro-ondes jusqu’à la Terre où il sera capté par une gigantesque antenne parabolique dédiée, et retransformé en électricité.
« Puisqu’il s’agit d’une forme d’énergie propre et inépuisable, nous pensons que ce système peut contribuer à résoudre les problèmes d’insuffisance énergétique et de réchauffement climatique de la Terre dû aux gaz à effet de serre », avaient expliqué des chercheurs de Mitsubishi Heavy Industries (MHI), groupe diversifié spécialiste des techniques aérospatiales.
Les ministères de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (Meti) et des Sciences et Techniques (Mext) ont en effet confié en 2009 le développement du dispositif et des différents éléments expérimentaux à MHI et à l’Institut de recherches sur les engins spatiaux inhabités, une organisation qui regroupe dix-sept sociétés dont les groupes d’électronique Mitsubishi Electric, NEC, Fujitsu et Sharp ainsi que divers autres industriels.
« Il faudra des décennies avant que nous puissions passer à une utilisation pratique de cette technologie, peut-être dans les années 2040 ou plus tard », a cependant tempéré jeudi le porte-parole de la Jaxa.
« Il y a un certain nombre de défis à relever, dont l’acheminement de l’énorme infrastructure requise dans l’espace, sa construction et sa maintenance », a-t-il précisé.
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