Nichée sur le plateau de Saclay, la start-up iUMTEK* a été créée par Ronald Berger-Lefébure en partenariat avec le CEA Investissement en octobre 2017. En 2019, elle a été lauréate de i-Lab par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
iUMTEK conçoit et fabrique des instruments de mesure basés sur la technologie LIBS (spectroscopie sur plasma induit par laser). Il s’agit d’une méthode en temps réel qui permet l’analyse élémentaire grâce à l’émission d’un rayon laser. Il entre en interaction physico-chimique avec la matière et crée un plasma. Les spectres qui en sont issus possèdent une multitude de raies d’émission. Enchevêtrées, voire recouvertes, les longueurs d’onde sont interprétées à l’aide du machine learning qui réduit le niveau d’incertitude. Avec vingt-cinq années d’expérience dans la mise en œuvre expérimentale, l’équipe sait quel algorithme est le plus adapté à la situation. Les résultats obtenus par l’instrument permettent d’identifier et de quantifier les molécules désirées. Cette technologie analyse tout type de matériaux, c’est-à-dire les 118 atomes du tableau de Mendeleïev sans préparation et quel que soit son état (liquide, solide, gazeux). La start-up a déjà vendu des analyseurs LIBS, baptisés TX 1000, à des laboratoires de recherche et développement en France, mais aussi en Israël et aux États-Unis.
Une technologie au service de l’économie circulaire
La petite dizaine d’employés, qui comprend des stagiaires et des thésards, est capable de réaliser des mesures at-line et off-line où les analyses sont exécutées sur des échantillons. Mais d’ici la fin de l’année, la start-up pourra effectuer des mesures on-line, c’est-à-dire de manière continue au sein même des lignes de production. L’avantage ? Obtenir des données plus représentatives en temps réel. Cette technologie peut ainsi être embarquée au cœur des procédés industriels afin de les optimiser, à chaque étape, dans une démarche d’économie circulaire. IUMTEK souhaite donc s’adresser aux domaines du nouveau nucléaire, des véhicules électriques à travers la détection du lithium dans le cycle de fabrication et recyclage des batteries, de la filière de l’hydrogène verte ou encore du recyclage du cuivre. Ces analyses permettront d’éviter un gaspillage de matière première, de dioxyde de carbone et d’énergie en aval.
Dans un futur proche, la start-up s’attaquera à la détection en temps réel des éléments chimiques des rejets industriels.
* iUMTEK
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