Écologique, révolutionnaire, innovant, les qualificatifs utilisés par la société à l’origine du projet sont tous très élogieux. Dans une vidéo de présentation, ils n’hésitent d’ailleurs pas à évoquer leur concept comme LE moyen de mettre fin aux souffrances animales.
La start-up se base sur les travaux du Pr Yaakov Nahmias, chercheur en bio-ingénierie à l’Université Hébraïque de Jérusalem et cofondateur de SuperMeat. L’idée : prélever par biopsie, donc sans douleur a priori, des cellules sur un poulet vivant puis les mettre en culture. Disposées dans des incubateurs spécialement conçus, ces cellules vont se développer dans des conditions proches de leur environnement naturel. Selon un procédé industriel tenu secret, elles vont se comporter comme des cellules embryonnaires et donner des tissus qui vont devenir des muscles, de la chair comestible, identique à l’animal vivant.
Rendez-vous dans quatre ans
Ce sont, à terme, ces incubateurs que SuperMeat entend proposer aux restaurateurs, aux supermarchés et même aux consommateurs. Pour acquérir le premier prototype, la société a lancé une campagne de crowdfunding et espérait réunir 100 000 dollars. C’est plus du double qui a été collecté début septembre. Le premier incubateur devrait être prêt en janvier 2018 et le premier blanc de poulet artificiel serait commercialisé en 2020.
SuperMeat assure un goût identique à l’original, sans hormones de croissance, sans colorants, sans consommer outre mesure les ressources naturelles ou encore sans polluer massivement. « Notre solution permettrait de réduire de 99 % l’utilisation de terres cultivées, d’économiser 96 % en eau et de produire 99 % moins de gaz à effet de serre », apprend-on dans la vidéo.
Pour l’heure, la société a besoin de 2,5 millions de dollars pour développer son innovation. Et le prix de la viande ainsi cultivée devrait osciller entre 1 et 5 dollars le kilo.
Nadia Daki
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