Si les chercheurs du monde entier sont d’accord pour affirmer qu’une révolution est en marche autour des technologies quantiques, le degré de maturité de l’informatique quantique fait encore débat.
Quoi qu’il en soit, le monde industriel s’y intéresse déjà de très près et la liste des potentielles applications industrielles de l’informatique quantique s’allonge de jour en jour. Les promesses ? Entre autres des résultats plus rapides, plus précis, une meilleure gestion de la supply chain et une prise de décision améliorée.
Les nombreuses applications industrielles de l’informatique quantique
L’informatique quantique suscite déjà un fort intérêt de la part de grands groupes industriels.
On peut notamment citer le développement par Airbus d’un algorithme quantique fonctionnant sur l’ordinateur quantique d’IonQ. Airbus s’est ainsi attaqué à l’optimisation du chargement d’un aéronef en vue d’augmenter l’efficacité opérationnelle et de réduire la consommation de carburant. Grâce à cet algorithme, l’avionneur a été capable de trouver la meilleure solution parmi 500 millions de possibilités avec 28 qubits.
Par ailleurs, Airbus s’est également associé à BMW Group et Quantinuum, dans le cadre d’une compétition mondiale d’informatique quantique appelée « The Quantum Mobility Quest ». Son but ? Relever les défis urgents liés à la mobilité et notamment ceux de la mobilité hydrogène.
Ce partenariat permet d’accélérer les futures recherches sur les problèmes quantiques, notamment pour des expérimentations en lien avec les technologies de pile à combustible. La modélisation, sur une architecture quantique, de la réaction chimique de réduction de l’oxygène sur la surface d’un catalyseur à base de platine en est d’ailleurs un exemple concret.
Un partenariat entre NVIDIA, BMW Group et Classiq pour améliorer l’efficacité énergétique des véhicules électriques avec des algorithmes quantiques
Les partenariats se multiplient dans l’écosystème naissant de l’informatique quantique. En janvier dernier nous annoncions par exemple l’ouverture d’un centre de recherches issu d’un partenariat entre NVIDIA, le Centre Médical Sourasky de Tel-Aviv et l’entreprise Classiq Technologies.
Classiq Technologies, leader du développement de logiciels quantiques, travaille notamment en étroite collaboration avec des fournisseurs de cloud quantique et des développeurs de matériel informatique avancé. L’entreprise est par ailleurs soutenue par des investisseurs de poids tels que HPE, HSBC, Samsung, Intesa Sanpaolo et NTT.
Le nouveau partenariat qui a été signé entre NVIDIA, BMW Group et Classiq concerne cette fois l’optimisation des systèmes électriques et mécaniques. L’objectif est d’accroître l’efficacité globale des véhicules électriques en résolvant un problème computationnel complexe : le choix de la meilleure combinaison de composants, qui fait intervenir un grand nombre de paramètres (moteurs électriques, batteries, systèmes de refroidissement, connexions, etc.).
Dans un communiqué de presse, Lukas Mueller, Lead Future Compute chez BMW Group IT, affirme que ce partenariat leur a permis de « réaliser une intégration quantique innovante qui repousse les limites du possible dans le secteur automobile ».
Puis il ajoute : « La plateforme quantique de NVIDIA a joué un rôle essentiel dans la simulation de cet algorithme complexe, facilitant ainsi son test approfondi et son perfectionnement ».
Enfin, selon Nir Minerbi, PDG de Classiq Technologies, « ce projet reflète la puissance de la collaboration dans le domaine de l’informatique quantique. En combinant le meilleur du matériel quantique, des logiciels et de l’expertise dans le domaine automobile, nous avons pu réaliser des avancées révolutionnaires en un temps record ».
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