Notre analyse concernant le secteur automobile, est celle-ci : afin de développer leurs ventes et sortir de la crise qui les a mis en difficulté, les constructeurs n’ont eu d’autres choix que d’innover, justement, en intégrant toujours plus d’électronique dans les habitacles. Cependant, Renault est en 48e position dans ce classement alors qu’il figure dans les dix premiers groupes automobiles mondiaux. PSA, qui figure dans une autre étude en tête des entreprises françaises ayant déposé le plus de brevets, en est absent. Les points importants à noter dans cette étude sont les critères qui définissent une entreprise innovante. Ils ne sont pas seulement basés sur le nombre de brevets comme tant d’autres études. Cette étude s’appuie sur les votes des 1 500 cadres dirigeants interrogés à travers le monde. Ils s’expriment sur la capacité des entreprises à investir dans la recherche, mais également dans le dynamisme général de l’entreprise et notamment commercial, mais aussi sur la capacité à assurer une rentabilité élevée. La politique sociale n’est (malheureusement) pas un des critères retenus dans cette étude.
12 groupes hexagonaux sont présents dans le classement des 100 organisations les plus innovantes au monde . Cette étude est plus centrée sur le critère des brevets déposés (3M est en pole position mondiale). La France occuperait ainsi le troisième rang mondial, derrière les États-Unis et le Japon selon cette étude qui est essentiellement axée sur le nombre de brevets déposés, mais aussi le nombre de ceux finalement acceptés, leur portée internationale et leur notoriété. En revanche, cette étude ne prend pas en compte d’autres aspects, tels que l’image et la rentabilité des entreprises par exemple ni le climat social. Neuf entreprises sont concernées : Alcatel-Lucent, Arkema, EADS, L’Oréal, Michelin, Saint-Gobain, Thales, Safran et Valeo, le constructeur automobile Renault, présent en 2012, sort du classement et trois organismes français : CEA, le CNRS et IFP Énergies Nouvelles, ont été retenus. La raison principale de ce bon classement des grandes entreprises françaises repose essentiellement sur l’utilisation du crédit d’impôt recherche qui soutient activement la recherche fondamentale, avec cependant les réserves formulées précédemment par les rapports du Sénat et de l’OCDE. Ces deux études démontrent et confirment que des grands groupes utilisent les financements de l’État avec un effet d’aubaine souligné dans plusieurs enquêtes. Elles ont les moyens humains et techniques pour déposer des brevets et, pour certaines, d’assurer le développement de l’innovation, alors que la plupart des PME ne le peuvent pas. Les moyens humains, techniques et financiers des PME sont généralement insuffisants pour se lancer dans la R & D avec les investissements nécessaires et pour se reconnaître dans les méandres de l’administration fiscale nationale, celles des ministères concernés et celles des régions.
Roland ROBEVEILLE © GERESO Édition 2015
Manager l’innovation autrement
Comment relancer l’innovation dans les entreprises françaises
Date de parution : 24 septembre 2015
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