Julie Dautel a cofondé avec Cédric Tomissi la start-up Eonef, ex-Zéphyr Solar. Initialement, les deux designers industriels souhaitaient mettre au point des ballons qui permettraient de produire de l’électricité sur des sites isolés, post-catastrophe. « Nous sommes allés voir des ONG de terrain pour comprendre leurs problématiques, et nous nous sommes rendu compte qu’ils avaient besoin d’énergie pour alimenter des réseaux de télécommunication fiables. En prenant de la hauteur, un ballon a justement la possibilité d’émettre ou recevoir un signal de loin, en étant le plus autonome possible », raconte Julie Dautel.
Eonef propose deux types de ballons : un premier de 10 mètres cube qui peut embarquer jusqu’à 1 kg de charge utile et un second de 20 mètres cubes qui embarque jusqu’à 5 kg de charge utile. Les ballons sont gonflés avec de l’hélium et sont rattachés au sol par un câble de maximum 150 mètres. Un treuil électrique permet de faciliter toutes les opérations. Avec une résistance aux vents jusqu’à 60 km/h, les ballons peuvent apporter leur service de plusieurs jours à plusieurs semaines. Leur plus grosse limite demeure donc la météo.
Des missions d’observation et de télécommunication
La start-up réalise avec ses ballons trois missions distinctes. D’abord, elle investit le secteur de la sécurité-sûreté et offre un ballon caméra pour réaliser de l’observation sur des sites industriels ou pour de l’événementiel de plein air. Ensuite, elle apporte des solutions de télécommunication dans les zones isolées post-catastrophe. Et enfin, le ballon peut embarquer une antenne relai qui permet de suivre les animaux qui sont préalablement badgés afin d’observer la faune d’un site.
Aujourd’hui, les ballons caméras pour l’activité sécurité-sûreté sont déjà opérationnels, et la start-up travaille sur l’amélioration des ballons. « L’objectif dans quelques mois est d’avoir un câble dit « ombilical » qui pourra faire passer à la fois de la donnée ainsi que de l’électricité pour communiquer avec la charge utile qui est sous le ballon. Nous travaillons aussi sur une meilleure ergonomie, afin de donner le plus de liberté aux hommes et aux femmes de terrain », explique Julie Dautel. Si la crise sanitaire a fait prendre du retard à Eonef, les membres de la start-up continuent d’avancer dans le développement des autres missions.
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