Cette enquête annuelle de l’IESF est sans conteste une référence pour révéler les évolutions au sein de la population des ingénieurs. Via un questionnaire distribué par 125 associations et quelques 55000 répondants, cette enquête fournit un bon panorama sur la situation des ingénieurs.
Toujours plus de femmes
La France compte toujours plus d’ingénieurs : près d’un million en 2015 (dont 780 000 en activité) contre 680 000 en 2009.
Si les femmes ne représentent qu’un cinquième toutes générations confondues, leur proportion augmente régulièrement. Ainsi, elles constituent 29% des diplômés 2015 (11000 sur 38000 nouveaux ingénieurs) alors qu’elles ne comptaient que pour 10% en 1980. Leur présence est cependant très inégale : elles se dirigent surtout vers la chimie et l’agro-alimentaire et sont sur-représentées dans la fonction publique.
L’expatriation reste stable
Comme pour les années précédentes, le nombre d’ingénieurs qui exercent à l’étranger est assez stable autour de 16%, soit un ingénieur sur 6. L’Europe reste la principale destination de travail (plus de 70000 ingénieurs français y travaillent) et les trois pays d’accueil principaux sont la Suisse, l’Allemagne et le Royaume-Uni. L’expatriation en Asie commence à être vraiment visible (plus de 17000 ingénieurs dont quelques 10 000 rien que pour la Chine). Les deux Amériques gardent bien sûr une belle part (plus de 24000 ingénieurs dont 14500 aux USA).
Bonnes rémunérations au rendez-vous
Même si le salaire médian brut n’a pas beaucoup évolué depuis 2008, les ingénieurs ne sont pas à plaindre, avec 56000 euros par an, ce salaire médian est 17% au-dessus de celui de l’ensemble des cadres. Les rémunérations sont relativement homogènes puisque l’écart entre les 10% les moins bien payés et les 10% les mieux payés est de 1,5 à 25 ans et de 3 à 60 ans. On note cependant toujours un écart significatif entre la rémunération des hommes et des femmes : salaire médian de 48000 euros pour elles, 59000 euros pour eux et en fin de carrière l’écart se creuse encore 85000 contre 100 000 euros. L’insertion dans le monde du travail semble aisée et les ingénieurs sont plutôt épargnés par le chômage : 4,4% de chômeurs dont 1,3 % en recherche de premier emploi.
Des jeunes plus entrepreneurs et consultants
La part de l’entrepreneuriat dans la population des ingénieurs est en constante augmentation. 18% d’entre eux ont déjà créé ou repris une entreprise. Les plus actifs en la matière sont les plus âgés (50-64 ans), mais les jeunes ne sont pas en reste. Mieux et plus formés sur le sujet (26% des moins de 30 ans ont été préparés à l’entrepreneuriat pendant leurs études contre 7% dans la tranche 40-49 ans), ils hésitent moins à se lancer, notamment via le statut d’auto-entrepreneur ou en passant par du portage salarial. Cette tendance s’accentue tout comme celle du consulting. Ainsi, 100 000 ingénieurs se déclarent « consultants » dont 16% des moins de 30 ans. Ils peuvent être indépendants ou salariés de sociétés de services ou de cabinet de conseil. Des secteurs qui embauchent énormément : 25% des ingénieurs du secteur du conseil ont été recrutés en 2015 et un tiers des diplômés 2014 et 2015 travaillent dans une société de services ou de conseil.
Par Sophie Hoguin
Cet article se trouve dans le dossier :
Emploi des ingénieurs : les tendances 2017
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