Les ingénieurs sont des privilégiés sur le marché de l’emploi. Pas de crise pour ces derniers, les offres sont nombreuses, et les salaires qui vont avec s’affichent régulièrement à la hausse. Une constante aussi désormais dans ce paysage de rêve, la nécessité pour les candidats ingénieurs à l’emploi de développer des compétences en management, en leadership… en plus des compétences techniques.
Le diplôme d’ingénieur est le meilleur passeport vers l’emploi. Cette maxime, entendue depuis plus de 20 ans, reste vraie aujourd’hui. Même si les données du problème ont évolué.
Les mutations technologiques entreprises jusqu’au début des années 2000 ont laissé la place à une révolution numérique toujours en cours.
L’usine d’aujourd’hui a l’ambition de devenir une usine du futur, avec son lot d’IA, de robotisation, de maintenance prédictive, d’impression 3D… il faut donc développer et/ou recruter les compétences qui vont avec.
Et les besoins sont importants. C’est ainsi que la France s’est rendue compte qu’elle ne formait plus suffisamment d’ingénieurs. Pour couvrir les besoins d’ici 2032, le pays devra passer de 33 000 ingénieurs diplômés chaque année à 40 000, minimum. Ainsi, nombreuses sont les écoles d’ingénieurs à faire évoluer leurs cursus, pour coller au mieux aux besoins de l’industrie.
Compétences croisées
Sans se focaliser sur un secteur en particulier, voyons quels sont ces besoins. Une tendance qui s’est développée depuis plus d’une dizaine d’années est la sacralisation des compétences croisées. Ainsi, les ingénieurs sont de moins en moins spécialisés, ou plutôt ils sont spécialisés dans plusieurs domaines. Cette évolution est aujourd’hui entérinée.
Ce qu’on observe aujourd’hui, et qui pourrait être analysé comme un prolongement – non pas prévisible, mais logique – de cette transversalisation des compétences dépasse l’aspect purement technique du métier d’ingénieur.
En effet, la révolution numérique en cours dépasse tout ce qu’on a pu imaginer, et il est encore aujourd’hui difficile de projeter l’écosystème industriel auquel elle aboutira.
Il est plus aisé cependant de projeter le profil des ingénieurs à même de relever ces défis.
L’avènement du tout numérique oblige les ingénieurs à multiplier leurs compétences. Ainsi, les compétences “numériques” doivent s’accompagner d’autres compétences techniques.
Ensuite, l’horizontalisation des métiers et des compétences oblige les ingénieurs à repenser leur métier. En bref, s’ajoutent aux connaissances techniques des connaissances économiques, sociologiques, qui constituent un nouveau défi pour les ingénieurs: comment traiter en cohérence tous les aspects d’une problématique pour proposer des solutions viables, au-delà de l’aspect technique ? Pour cela, il faut pour l’ingénieur développer ces fameuses compétences transversales… mais il lui faut aussi évoluer vers une appréhension de son métier plus large. Et ceci est plutôt une bonne nouvelle. Le métier d’ingénieur devient ainsi plus central, au-delà du secteur industriel. Ce dernier, hier cantonné dans son bureau d’étude ou dans son usine, doit aujourd’hui composer avec des problématiques dont il ne peut s’extraire sans dévaloriser la pertinence de son action.
Cela dit, l’enjeu pour les ingénieurs d’aujourd’hui et de demain, au-delà des compétences techniques, réside dans leur capacité à assimiler l’évolution de leur métier et de leur image. D’où le développement des soft skills dans les écoles. Une évolution qui illustre bien ce qui se passe au niveau industriel: les ingénieurs recrutés aujourd’hui le sont moins sur leur savoir technique – les formations en interne après le recrutement deviennent la norme – que sur l’évaluation de leur capacité à travailler en équipe et surtout à comprendre les enjeux globaux qui sont corrélés à leur fonction dans l’entreprise.
P.T
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