Les ingénieurs sont toujours très prisés par les recruteurs. Ce n’est plus une nouvelle. Aujourd’hui pourtant, certains secteurs restent sous tension. Pour plusieurs raisons.
D’abord, et c’est une problématique qui prend de plus en plus d’importance, la formation. En effet, certains secteurs peinent à recruter depuis quelques années, à cause d’une pénurie de main d’oeuvre adéquatement qualifiée. D’où une responsabilité accrue des écoles d’ingénieurs, dans l’adaptation de leur cursus en fonction des besoins de l’industrie.
Les secteurs qui recrutent le plus
Le secteur métallurgique est celui qui devrait recruter le plus, avec 110 000 postes à pourvoir par an d’ici 2025. L’industrie mécanique prévoit elle de créer 40 000 postes par an durant les cinq prochaines années.
L’industrie aéronautique également prévoit de recruter en 2020. Si les besoins sont là, les secteurs que l’on vient de citer connaissent tous une problématique qui n’est pas nouvelle mais dont les conséquences sont de plus en plus lourdes. En effet, l’image de l’industrie auprès des jeunes n’est pas bonne, même si la tendance évolue favorablement depuis peu.
Ainsi, les jeunes diplômés se laissent plus facilement séduire par une expérience à l’étranger, ou alors ils choisissent des start-ups et des secteurs comme les technologies de l’information… bref, pas les grandes entreprises industrielles.
Comme on l’a dit, cette tendance évolue, notamment avec l’émergence de l’usine du futur, qui véhicule une image moderne du métier d’ingénieur, mais aussi du travail à l’usine: impression 3D, réalité virtuelle, robotique, intelligence artificielle… sont ainsi les nouveaux métiers d’avenir.
Au-delà, l’apprentissage et la formation sont deux domaines fondamentaux pour l’industrie française dans les années qui viennent. La capacité des écoles d’ingénieurs à adapter leurs cursus de formation en fonction des nouveaux besoins en termes de compétences – et de compétences croisées – de l’industrie fera la réussite de l’industrie dans les décennies qui viennent.
Numérique, énergie et expatriation
Les ingénieurs français gardent une très bonne cote à l’étranger. «Les ingénieurs français sont très polyvalents, capables de s’adapter rapidement et reconnus pour leur capacité à analyser, traiter et proposer des solutions créatives à des problèmes complexes et multi-dimensionnels», confie un entrepreneur exerçant en Amérique du Sud dans le domaine des énergies renouvelables.
Justement, le domaine des énergies renouvelables et plus globalement la problématique de la transition énergétique drainent de plus en plus d’emplois. De même que le domaine du numérique, en pleine révolution.
Dans les deux cas, les compétences recherchées par les recruteurs sont un défi pour les ingénieurs. En effet, ces derniers doivent développer, en plus de compétences techniques des compétences spécifiques: c’est la raison pour laquelle beaucoup d’ingénieurs commencent leur carrière dans des sociétés informatiques et de logiciels, avant de bifurquer vers des emplois mieux rémunérés. Ainsi ils élargissent transversalement leurs compétences et sont plus à même à relever les défis actuels.
C’est pourquoi la formation et le rôle des écoles d’ingénieurs deviennent aujourd’hui fondamentaux. Au-delà de la nécessité de former plus d’ingénieurs dans les années qui viennent pour résoudre les problématiques de pénuries qui émergent, l’évolution des cursus et la nécessité d’élargir les compétences des futurs ingénieurs constituent des défis d’une importance capitale.
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