Le système n’a pas pour but de faire de Word une expérience IMAX, mais plutôt d’offrir aux designers la possibilité de naviguer dans leurs esquisses et de les modifier en manipulant des objets 3D avec des interactions 3D.
« Notre nouvelle technologie remet en question ce qu’un curseur peut ou ne pas faire, » explique Tomás Dorta, chercheur principal à l’École de design de l’Université de Montréal. « En fait, le curseur devient un instrument de dessin et de contrôle. Pour démontrer les techniques que nous dévoilons aujourd’hui, nous contrôlons le curseur à partir d’une tablette, mais des dispositifs comme les téléphones intelligents ou les montres intelligentes pourront éventuellement être utilisés parce qu’ils ne reposent pas nécessairement sur le référencement externe des mouvements. »
Que signifie la notion de plan de contrôle ? « L’analogie que nous utilisons pour expliquer la façon dont le curseur réussit à sélectionner des objets dans l’espace est celle du Filet à papillons – il suffit d’effectuer un mouvement de balayage avec le curseur 3D, précise le professeur Dorta. Le designer peut utiliser des gestes ou des mouvements, par exemple le pincement ou l’inclinaison, pour manipuler des objets. » Aux fins de la démonstration, les chercheurs ont choisi d’utiliser leurs curseurs 3D avec le système de design Hyve-3D, un environnement 3D complètement immersif qui permet de dessiner directement sur des tablettes portatives et de se servir de celles-ci pour manipuler les esquisses et créer un modèle en 3D dans un espace.
Un designer immergé dans la conception d’un salon par exemple pourrait utiliser cette technique pour visualiser différents ameublements à l’échelle et même peaufiner la décoration.
Les images immersives sont le résultat d’une illusion d’optique créée au moyen d’un projecteur d’images à haute résolution, d’un écran sphérique concave en tissu d’un diamètre de 5 m, et d’un miroir en forme de dôme servant à projeter les images sur l’écran. Des techniques spécialisées permettent de projeter en temps réel la scène en 3D sous forme sphérique.
Le lancement du système Hyve-3D et du curseur 3D est appuyé par Univalor, la société responsable de la commercialisation des innovations technologiques de l’université, et l’entreprise en démarrage Hybridlab inc. Plusieurs brevets sont en instance. « Nous croyons que les applications du curseur 3D vont bien au-delà des esquisses et pourraient comprendre notamment la conception architecturale, l’imagerie médicale et bien sûr les jeux informatiques, ajoute M. Dorta. Il n’est nullement question ici de gadgétiser le curseur, mais plutôt de repenser la façon dont les humains interagissent avec les ordinateurs dans le cadre du processus de création. »
Source : France Diplomatie
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