Le sol ne doit plus être considéré comme un simple support inerte de production, mais comme un écosystème complexe avec un patrimoine biologique riche et fonctionnel, à même de fournir des fonctions et des services pour les humains : production alimentaire, dépollution de l’environnement, mitigation des changements climatiques par le stockage du carbone ou encore fourniture d’un support stable pour nos constructions.
Quelques chiffres qui illustrent la fascinante biodiversité des sols :
- le sol renferme environ 1 million d’espèces de bactéries et 100 000 espèces de champignons par gramme de sol ;
- les communautés microbiennes du sol représentent une biomasse de 2 à 10 tonnes de carbone par hectare (l’équivalent d’une dizaine de vaches pâturant sur la même surface !) ;
- il faut pour un sol moyennement profond (1 m à 1 m 50) environ 10 000 à 100 000 ans pour le former.
Les sols sont menacés par les activités anthropiques (artificialisation, pollution, pratiques agricoles intensives…). Même si les sols français ne sont pas morts, il ne faut pas minimiser l’impact de nos actions comme l’utilisation intensive de produits chimiques et de mécanisation en agriculture, ou l’artificialisation des sols en zone urbaine.
Le sol joue un rôle pivot pour deux transitions sociétales en cours : la transition agroécologique et le développement de ville durable par le retour de la nature en ville.
La biodiversité du sol sera le principal atout de l’agriculture de demain, dans une société qui ne veut plus d’intrants chimiques. Au sein des mosaïques urbaines, le sol sera aussi un pivot pour améliorer la qualité de vie en ville en tant que support du verdissement des futurs aménagements urbains. Enfin, la dynamique citoyenne lancée autour de la qualité de sols montre aussi le réel engouement du grand public pour cette matrice, source de vie et de richesses non renouvelables.
Retrouvez ces données dans notre infographie, réalisée à partir de l’article rédigé par Pierre-Alain Maron et Lionel Ranjard, directeurs de recherche en agroécologie à l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) et illustrée par Laurent Duvoux, graphic designer :
Cet article se trouve dans le dossier :
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