Le groupe pétrochimique britannique s’est engagé à investir 2,7 milliards d’euros pour construire un nouveau vapocraqueur et une usine de déshydrogénation de propane (PDH ) dans le nord-ouest de l’Europe.
C’est le plus gros investissement jamais conçu par Ineos et ce sera le premier vapocraqueur construit en Europe depuis plus de 20 ans. Il s’agira d’un vapocraqueur sur base éthane et d’une usine de déshydrogénation de propane qui permettra à terme d’implanter une unité de production de propylène supplémentaire d’environ 750 000 t/an. En terme de capacité, le nouveau vapocraqueur est prévu pour produit 1Mt/an d’éthlylène. La production assez classique d’une installation de taille mondiale d’aujourd’hui mais qui pour l’Europe représente une petite révolution, car les vapocraqueurs encore en fonctionnement aujourd’hui sont vieux, beaucoup plus petits et fonctionnent généralement sur une base naphta.
Investir en Europe continentale
L’installation de ce nouveau complexe est prévue sur les côtes de l’Europe du Nord-Ouest mais le lieu exact n’a pas encore été déterminé. Une équipe est en charge d’examiner les différentes options. L’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas semblent pour l’instant favoris. L’installation sur un même site du vapocraqueur et de l’usine PDH sont envisagés mais ce choix peut encore évoluer. Le projet doit aboutir dans les 4 ans.
Cet investissement n’est pas totalement une surprise, ces projets d’augmentation massive des capacités au niveau européen sont discutées depuis plusieurs années au sein du groupe britannique et déjà en 2017, il était question d’investir dans une nouvelle unité de PDH et d’accroître la capacité de production d’éthylène des vapocraqueurs déjà existant de Grangemouth en Ecosse et Rafnes en Norvège de quelque 900 000 t/an. Le pétrochimiste s’est finalement décidé d’ajouter à ces investissement un nouveau vapocraqueur à base éthane en Europe continentale.
La manne du gaz de schiste américain
Cet investissement s’inscrit dans la stratégie du groupe qui vise à profiter de l’éthane à faible prix produit Outre-Atlantique par l’exploitation des gaz de schistes et à anticiper la baisse de production de gaz naturel en mer du Nord. Ainsi, depuis mars 2016, Ineos a mis en place un «pipeline virtuel» d’éthane entre l’Europe et les Etats-Unis via une flotte maritime dédiée. Huit tankers alimentent ainsi régulièrement les sites de Rafnes et Grangemouth. Ce pipeline et les équipements qui l’ont accompagnés (construction du plus grand site de stockage d’éthane d’Europe à Grangemouth) représentait déjà un investissement de l’ordre de 2Md €. Pour le géant britannique il s’agit «d’améliorer l’autosuffisance sur les principaux oléfines et de soutenir les activités de dérivés et de polymères en Europe», explique ainsi Gerd Franken, pdg d’Ineos Olefins et Polymers North, ajoutant aussi que «l’ensemble des actifs européens pourront ainsi profiter de cette nouvelle capacité d’importation de matières premières compétitives depuis les Etats-Unis et le reste du monde».
Sophie Hoguin
est-on dans la ligne : #PasUnEuroDePlus pour les énergies fossiles ?
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