L'usage par l'industrie de matériaux biosourcés s'est démocratisé. Parallèlement, le développement des biotechnologies, de la chimie douce, ont permis la mise en place de procédés de transformation de la matière écologiques et compétitifs, dans de nombreux secteurs industriels. Au vu des enjeux écologiques actuels, il est donc permis d'être optimiste pour le futur de la filière des matériaux biosourcés.
La filière des matériaux biosourcés est en plein essor en France. Les raisons à cela sont multiples, mais on peut dégager deux tendances lourdes. D’abord, il y a un contexte écologique. La volonté de développer une économie de plus en plus indépendante des matières premières fossiles – en particulier le pétrole – a favorisé le développement de l’usage de matériaux biosourcés par l’industrie.
Seconde tendance lourde, l’émergence, en parallèle à celle des biomatériaux, de filières écologiques de transformation et de production de matériaux : chimie douce, biotechnologies… Les industriels profitent aujourd’hui d’un écosystème complet et performant pour envisager leurs activités sous un angle plus écologique. Tout en restant concurrentiels, ce qui n’était pas encore le cas il y a encore 15 ans.
Les synergies entre les filières des matériaux biosourcés, de la chimie du végétal, et des biotechnologies sont évidentes. Elles permettent notamment d’adresser de manière globale la notion de cycle de la matière, qui permet à l’industrie de manager de façon précise et responsable sa production de déchets, sa consommation énergétique, en bref son impact environnemental.
Aujourd’hui on peut séparer les produits biosourcés industriels (hors alimentation et énergie) en deux grandes familles : les matériaux plastiques et composites, et les molécules chimiques. Les premiers vont intéresser de nombreux secteurs comme ceux de l’automobile, de l’emballage, ou du bâtiment. Les molécules chimiques – solvants, tensioactifs, lubrifiants… – vont quant à elles concerner les domaines de la machinerie, de l’hygiène, des colles, des cosmétiques…
La problématique du remplacement du plastique
Aujourd’hui, la problématique mondiale du plastique – et de son interdiction progressive en France et dans de nombreux autres pays – a permis de montrer en quoi les produits biosourcés sont devenus bien plus qu’une alternative à l’usage des hydrocarbures mais une solution de plus en plus compétitive. Dans ce cas précis, le développement par les industriels de sacs en bioplastique biodégradables, compostables dans un jardin, est un progrès majeur. Cela va permettre – à moyen terme – d’en finir avec l’usage des PLA (plastiques en acide polylactique). Il s’agit tout de même d’un signe fort, même s’il n’est pas question pour l’industrie de tourner le dos aux hydrocarbures dans les années à venir. Quoi qu’il en soit, on voit émerger depuis peu des produits constitués de plastiques recyclables pour tous les usages : sacs, on l’a dit, mais aussi bouteilles, couverts, films de paillage… Un véritable marché existe.
Les avantages compétitifs des produits biosourcés
Au-delà du contexte écologique, il ne faut pas négliger le potentiel innovant des produits biosourcés. De nombreuses entreprises investissent massivement dans la R&D pour développer des produits biosourcés présentant des performances égales – ou supérieures – aux produits à base d’hydrocarbures existant déjà sur le marché. Arkema fait partie de ses entreprises. Spécialiste de la chimie du ricin (une plante non comestible), le premier groupe chimiste de France a développé des produits biosourcés comme le PA 11, qui est obtenu dans une des 5 bio-usines du groupe. Aujourd’hui le PA 11 est considéré comme un polyamide longue chaîne de haute performance. Il est utilisé dans la conception de nombreux produits finis comme des pièces automobiles, des lunettes, des semelles de chaussures de sport… Comme le synthétise Jean-Luc Dubois, directeur scientifique de l’entreprise, sur le site d’Arkema : «Nos bio-usines sont la preuve que l’on peut fabriquer des produits techniques, compétitifs à partir de matières premières renouvelables et répondant à une vraie demande du marché».
Un exemple des synergies qui se créent entre les industries de matériaux et des procédés, et qui constituent, au delà du contexte écologique, le meilleur garant du succès de ces filières sur les marchés.
Par P.T
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