Des doutes subsistent quant aux réelles intentions de l’UE en matière de politique énergétique et de lutte contre le changement climatique. Selon un document consulté par EurActiv, le Conseil défendrait un objectif contraignant de 30 % d’efficacité énergétique, soit plus que ce que proposait initialement la Commission.
Outre la réduction de leur consommation d’énergie d’ici 2030, les États membres devraient également diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre de 40 % et augmenter la part d’énergies renouvelables de 30 % par rapport aux niveaux de 1990.
Ces objectifs sont plus ambitieux que les propositions officielles précédentes présentées par la Commission au cours de l’été. L’exécutif avait en effet suggéré deux objectifs contraignants de 40 % pour les gaz à effet de serre et de 27 % pour les énergies renouvelables. L’ambition de 30 % d’efficacité énergétique est également sur la table, mais c’est le Conseil qui devra trancher la question en octobre.
Mais une autre proposition, moins ambitieuse, circule également. Elle s’appuie probablement sur une note d’information préparée par le secrétariat général de la Commission qui a récolté les commentaires des représentants permanents.
Les chiffres sont similaires à ceux de la Commission, à une différence près : l’objectif en matière d’efficacité énergétique, réduit à 27 %, est « indicatif » plutôt que contraignant.
Retour à janvier 2014
Autrement dit, la Commission reviendrait presque aux propositions qu’elle a avancées en janvier 2014 : 40 %, 27 % et 25 %.
« Dans les tous cas, ces fuites prouvent un sérieux manque d’ambition », indique Adrian Joyce, secrétaire général de l’Alliance européenne des entreprises pour l’efficacité énergétique dans les bâtiments (EuroACE). Il explique à EurActiv que « quand il s’agit d’un objectif global en matière d’efficacité énergétique, un seuil de minimum 35 % commencerait à devenir satisfaisant. Un objectif de 40 % aurait par conséquent un bon rapport coût-efficacité. »
Pour sa part, l’Association européenne de l’énergie éolienne affirme qu’une part de 27 % en énergies renouvelables ne suffirait pas : « 30 % serait le minimum. Un objectif de 27 % représenterait un « scénario de statu quo », qui augmenterait les coûts pour atteindre la feuille de route à l’horizon et qui risque d’augmenter l’utilisation à long terme des énergies fossiles ».
L’organisation écologiste les Amis de la Terre Europe indique :« Ces propositions déstabilisent le paquet climat. On dirait que la Commission s’oriente vers une ambition modeste afin d’obtenir un accord au sein du Conseil. »
Les ministres de l’Énergie et de l’Environnement examineront ces options lors d’une réunion informelle des 5 et 6 octobre, alors que les chefs d’État devraient émettre leurs conclusions le 23 octobre.
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Source : Euractiv
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