La planète brûle en différents endroits. Les conséquences sont dramatiques pour les populations, mais aussi pour l’environnement. Des experts estiment que les feux de forêt sont responsables d’environ 20 % des émissions annuelles de CO2 dans le monde.
« En moyenne, les incendies de forêt brûlent chaque année deux fois plus de terres qu’il y a 40 ans », indique Climate Central, une organisation indépendante de scientifiques et de journalistes qui étudient et rendent compte du réchauffement climatique.
Pour éviter que ces scenarii catastrophes ne se reproduisent régulièrement, il est important d’entretenir correctement les forêts et de repérer au plus vite le moindre départ de feu. Différentes solutions techniques sont déployées ou étudiées pour relever le second défi.
Au Maroc, la Délégation des eaux et forêts de la province de Boulemane vient de décider de lancer des drones pour surveiller certaines zones forestières à risques. Autre piste : l’internet des objets ou IoT.
IoT et IA
Quelques start-up européennes (Dryad Networks, LADsensors) et entreprises développent des systèmes IoT utilisant des capteurs sans fil afin de déclencher au plus vite une alerte. Baptisée Silvanet, la solution de l’allemand Dryad Networks repose sur des capteurs à énergie solaire qui sont suspendus à un arbre et le réseau maillé sans fil LoRaWAN. Environ 500 capteurs (environ 50 euros l’unité) sont nécessaires pour couvrir une superficie de 10 km².
Les capteurs intègrent une puce Bosch BME688 qui détecte la composition gazeuse de l’air (hydrogène, dioxyde de carbone, monoxyde de carbone). Ensuite, ils s’appuient sur une solution d’intelligence artificielle pour déterminer plus précisément les risques d’incendie. Selon Dryad, la détection d’un feu de forêt peut être obtenue en moins d’une heure.
Ce type de solution est également étudié aux États-Unis dans le cadre du projet BurnMonitor qui réunit notamment l’INRIA et l’université de Berkeley pour répondre aux besoins du Moraga-Orinda Fire District (MOFD), installé à San Francisco.
Le MOFD a en effet besoin d’un système lui permettant de surveiller de près des zones très sensibles, comme une école située dans une zone forestière, et d’obtenir une alerte dès qu’un incendie se déclare, ainsi que les informations nécessaires pour que les pompiers puissent approcher au mieux le feu et coordonner leur action.
Depuis 2020, des boîtiers en plastique ignifugés contenant des capteurs capables de résister à une température allant jusqu’à 125°C sont placés sur des poteaux d’un mètre de haut et installés à 50 mètres les uns des autres pour former une « clôture virtuelle ». Pour le MOFD, cette distance de 50 mètres correspond à l’espacement permettant de détecter les incendies.
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