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Imprimer ses os en 3D pour se les transplanter

Posté le 26 août 2014
par La rédaction
dans Chimie et Biotech

Des chercheurs et industriels japonais misent sur la production de masse d’os artificiels fabriqués avec une imprimante 3D et un moule à injection.

Limpression 3D est en passe de révolutionner la médecine, et plus particulièrement la chirurgie. Dernière avancée en date, la technologie mise au point par les scientifiques de l’Université de Tokyo et de la société Next-21 permet d’envisager une production à l’échelle industrielle d’os artificiels imprimés. C’est la première fois qu’il devient possible de fabriquer des os transplantables à grande échelle. Pour y parvenir, l’impression est réalisée avec de la poussière d’os comme encre. Le phosphate de calcium est chauffé entre 100°C et 200°C. Ainsi fluidifié, il devient injectable dans un moule. La forme du moule s’ajuste à la géométrie de l’os à fabriquer, suivant la partie du corps concernée bien sûr mais aussi les caractéristiques particulières de chaque patient.

Une mise sur le marché d’ici 2017 ?

 Le gros avantage de cette technique est qu’il n’est plus nécessaire de chauffer à haute température la poudre, comme c’est le cas pour le frittage qui requiert d’atteindre 800°C.  Les coûts sont aussi bien plus compétitifs, d’où la possibilité de travailler à grande échelle : il serait possible de produire plusieurs milliers d’unités par jour.  Les tests cliniques doivent démarrer cette année, l’objectif affiché de Next-21 étant de se lancer sur le marché d’ici trois ans maximum. 

Derrière cette première technique se cache la volonté de créer une banque d’os artificiels, qui seront transplantables sur les patients. Deux cas de figures pourront être envisagés. Soit il s’agit d’un accident et un malade a besoin d’une greffe en urgence. Il sera alors possible de piocher dans le stock d’os imprimés pour opérer rapidement. Soit un patient en bonne santé subit un scanner sans avoir besoin d’être greffé à court terme. Les informations sur son ossature sont alors enregistrées de façon à être communiqués à la banque d’os en cas de besoin pour choisir l’os artificiel le plus adapté à une greffe.

Par Audrey Loubens, journaliste scientifique


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