Deux obstacles majeurs bloquaient jusqu’à maintenant l’utilisation de la cellulose en impression 3D: à la chaleur elle ne fond pas mais se détruit et en solution elle est trop visqueuse pour être extrudée. Et quand on y arrive, le résultat nécessite des process de séchage compliqués pour préserver la forme de l’objet fabriqué. Pour dépasser ces obstacles, des chercheurs du MIT ont eu l’idée d’utiliser de l’acétate de cellulose dissout dans de l’acétone. Comme l’acétone est très volatil, il s’évapore dès qu’il est déposé et l’acétate de cellulose se solidifie en place.
Pour compléter leur process, les chercheurs ont mis au point un traitement optionnel par hydroxyde de sodium qui consolide l’objet fabriqué.
Un process facilement industriable
Pour faire la démonstration de leur process, les chercheurs ont ajouté une dimension supplémentaire à leur innovation et ajoutant une teinture antimicrobienne à la solution d’acétate de cellulose.
Résultat : une pince chirurgicale avec des fonctionnalités antimicrobiennes :
Par ailleurs, le procédé n’est pas basé, comme c’est le cas la plupart du temps en impression 3D, sur le chauffage préalable du matériau. Le process se déroule à température ambiante et l’évaporation naturelle de l’acétone suffit. Elle pourrait d’ailleurs être accélérée en soufflant de l’air chaud par exemple, précise Sebastian Pattinson, principal auteur de l’étude parue dans Advanced Materials Technologies. L’acétate de cellulose, largement disponible pourrait ainsi devenir une alternative renouvelable et biodégradable à d’autres matériaux de l’impression 3D. A condition tout de même que le système de production prévoit la récupération de l’acétone, toxique par contact et par inhalation.
Sophie Hoguin
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